Les nouvelles les plus importantes de la journée

la température de l’eau a été plus élevée au cours des dix dernières années qu’au cours des 400 dernières années

la température de l’eau a été plus élevée au cours des dix dernières années qu’au cours des 400 dernières années
Une photo non datée reçue de l'Institut australien des sciences marines le 2 octobre 2012 montre le blanchissement d'un récif corallien à Halfway Island, dans la Grande Barrière de corail australienne, qui a perdu plus de la moitié de sa couverture corallienne au cours des 27 dernières années en raison des tempêtes, des étoiles de mer venimeuses et du blanchissement lié au changement climatique, selon une étude.

Un record depuis plusieurs siècles : la température de l’eau de la célèbre Grande Barrière de corail en Australie a été plus élevée ces dix dernières années qu’elle ne l’avait été depuis 400 ans, selon une étude scientifique publiée mercredi 7 août.

Ce taux a augmenté chaque année depuis 1960, mais il était particulièrement élevé lors des récents épisodes de blanchissement des coraux, selon les travaux publiés dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Un réchauffement des eaux qui est très probablement la conséquence du changement climatique provoqué par l’action humaine. La co-auteure de l’étude, Helen McGregor, affirme « extrêmement inquiet » augmente « sans précédent » de la température de l’eau.

La Grande Barrière de corail, qui s’étend sur 2 300 kilomètres le long des côtes de l’État du Queensland (nord-est de l’Australie), est considérée comme la plus grande structure vivante du monde. Elle abrite une biodiversité extrêmement riche, avec plus de 600 espèces de coraux et 1 625 espèces de poissons.

Lire aussi | La destruction de la Grande Barrière de corail menace le tourisme australien

Le phénomène de dépérissement du corail, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par une augmentation de la température de l’eau, ce qui provoque l’expulsion des algues symbiotiques qui lui donnent sa couleur vive. Si les températures élevées persistent, le corail devient blanc et meurt.

La température change trop rapidement

Des chercheurs australiens ont étudié les températures de surface de la mer de Corail en utilisant des échantillons de coraux anciens pour reconstituer les températures depuis 1618. Alors que les températures étaient relativement stables avant 1900, ils ont constaté que la mer s’était réchauffée en moyenne de 0,12 degré Celsius par an depuis 1960.

Lors des derniers épisodes de blanchissement massif (2016, 2017, 2020, 2022 et 2024), les températures ont été encore plus élevées. Si les coraux parviennent à se rétablir, la hausse des températures de l’eau, combinée aux épisodes de blanchissement successifs, met leur santé à rude épreuve, prévient Helen McGregor.

« D’après ce que nous observons jusqu’à présent, ces changements semblent se produire trop rapidement pour que les coraux puissent s’adapter, ce qui menace réellement le récif tel que nous le connaissons. »prévient le chercheur sur le climat de l’Université de Wollongong (Australie).

Le blanchissement de cette année, l’un des plus graves et des plus étendus jamais observés, a causé des dégâts considérables à 81 % du récif, selon les dernières données du gouvernement. Les scientifiques ne seront pas en mesure de déterminer avant plusieurs mois la proportion du récif qui ne peut être réparée.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Australie, la Grande Barrière de corail connaît un épisode de « blanchissement massif » dû au réchauffement climatique.

« Le récif résiste »

« Pour l’instant, on voit que le récif tient le coup. »Richard Leck, responsable des océans au Fonds mondial pour la nature (WWF) Australie, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). « Il s’est remis des précédents épisodes de blanchissement des coraux, mais à un moment donné, l’élastique va se briser. »

Bulletin

 » Chaleur humaine « 

Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet

Registre

« Les récifs coralliens sont le premier écosystème de la planète à être menacé dans son existence par le changement climatique »il prévient. « Nous devons espérer que le monde ne va pas rester les bras croisés et laisser cela se produire. Mais il ne reste qu’une fraction de seconde avant minuit. »prévient encore Richard Leck.

En juin, l’UNESCO a appelé l’Australie à prendre des mesures « urgent » L’agence des Nations Unies souhaite que Canberra soumette d’ici début 2025 une mise à jour de ses efforts de protection et de préservation du corail, mais ne recommande pas que le site soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril.

L’Australie a investi environ 3,2 milliards de dollars (1,92 milliard d’euros) pour améliorer la qualité de l’eau, réduire les effets du changement climatique et protéger les espèces menacées. Mais le pays, l’un des plus grands exportateurs de gaz et de charbon au monde, n’a fixé que récemment des objectifs pour devenir neutre en carbone.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les Australiens au chevet de la Grande Barrière de corail

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu
Quitter la version mobile