La Syrie au cœur de la stratégie israélienne pour empêcher la reconstitution de l’arsenal du Hezbollah
LLa Syrie a été, pendant les deux mois que dura la guerre au Liban, une extension du front ouvert par Israël contre le Hezbollah. L’armée israélienne a intensifié ses frappes contre les cadres du Parti de Dieu, ses entrepôts de munitions et ses routes de contrebande, afin de l’empêcher d’envoyer des armes et des renforts au Liban. Dans l’accord de cessez-le-feu décrété le 27 novembre entre Israël et le Liban, la Syrie conserve un rôle central.
Alors que l’armée israélienne estime avoir détruit environ les trois quarts du stock de roquettes à moyenne et courte portée du Hezbollah, ainsi qu’une partie importante de ses missiles, l’enjeu est désormais d’empêcher la formation chiite de reconstituer son arsenal. , avec l’aide de l’Iran. Aux termes de l’accord, le Liban s’est engagé à renforcer les contrôles aux frontières pour empêcher l’entrée d’armes illégales. Au cas où l’armée libanaise ne remplirait pas ses obligations, Israël a obtenu des Américains le droit d’agir, dans une lettre de garanties signée en marge de l’accord.
L’enracinement du Hezbollah en Syrie est une source d’inquiétude pour les Israéliens depuis le déclenchement, en mars 2011, d’un mouvement de protestation qui s’est transformé en insurrection armée. Le pouvoir du président Bachar Al-Assad n’a pu perdurer – au prix de la destruction d’une grande partie de son propre pays – que grâce à l’aide de ses trois alliés : l’Iran, le Hezbollah et la Russie.
« Frappes chirurgicales offensives »
Israël, inquiet de voir le mouvement armé libanais développer, avec le soutien logistique de l’Iran, une plateforme pour faire passer clandestinement du matériel militaire et des hommes vers ses fiefs libanais, a depuis librement frappé ses ennemis en Syrie. Après des frappes occasionnelles, les raids israéliens contre le Hezbollah en Syrie ont atteint un nouveau niveau après que le parti chiite a ouvert un « front de soutien » au Hamas palestinien le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque meurtrière du 7 octobre.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a recensé 150 frappes israéliennes en Syrie depuis janvier 2024. Au cours de l’année écoulée, de nombreux hauts responsables du Hezbollah et des Gardiens de la révolution iraniens ont été tués par Israël sur le territoire syrien. Fin septembre, lors de la transition vers la guerre ouverte au Liban, les frappes en Syrie se sont encore multipliées. « De nombreux autres convois ont commencé à circuler en Syrie pour transporter des armes vers le Liban. Cela constituait autant de cibles pour couper les approvisionnements. Cela ne va pas s’arrêter avec le cessez-le-feu, même s’il y aura sans doute une baisse d’intensité »précise une source diplomatique.
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