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La suspension de l’accord d’association avec Israël divise les Européens

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères, à Bruxelles, le 27 mai 2024.

L’Union européenne (UE) peut-elle revoir, voire suspendre, son accord d’association avec Israël ? À la lumière des multiples violations du droit humanitaire par l’armée israélienne, documentées par des ONG, des quelque 36 000 victimes palestiniennes, pour la plupart des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, mais aussi de l’arrêt de la Cour internationale de Justice qui exhorte l’Etat hébreu à cesser ses opérations militaires à Gaza, cette question est devenue un sujet brûlant à Bruxelles, mais aussi dans la campagne électorale européenne, à dix jours des élections.

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Lundi 27 mai, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé avoir « la nécessaire unanimité des Etats pour convoquer un conseil d’association avec Israël (instance de dialogue politique de l’accord d’association), pour discuter de la situation à Gaza, du respect des droits de l’homme qu’Israël doit assumer dans le cadre de l’accord d’association et de la manière dont il compte respecter la décision de la Cour internationale de Justice. »

«C’est un signal forta salué Hadja Lahbib, la ministre belge des Affaires étrangères. Nous devons faire en sorte que nos règles et nos valeurs soient respectées par tous et notamment par nos partenaires comme Israël. Notre crédibilité est en jeu. »

Demande de 195 ONG

En France, les principales têtes de liste de gauche, de Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique) à Manon Aubry (La France insoumise), en passant par Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts) réclament une mesure bien plus importante. fort : le « suspension » de cet accord, quelques semaines après une demande identique formulée par 195 ONG européennes, dont Oxfam, la Ligue des droits de l’Homme et La Cimade.

Signé entre l’UE et Israël en 1995 et entré en vigueur en 2000, ce traité prévoit non seulement un dialogue politique, mais surtout la libéralisation des échanges commerciaux. L’UE est ainsi rapidement devenue le principal partenaire commercial de l’État juif. Progressivement, cet accord s’est élargi, intégrant Israël dans plusieurs politiques communautaires en matière de recherche ou de mobilité étudiante, comme dans le programme Erasmus.

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Initialement, ce texte était « mis en place après les accords d’Oslo pour maintenir cette paix sur le territoire, (mais) puisque, aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies, il faut (LE) Suspendre « , a souligné Marie Toussaint, mercredi, sur France Inter. Il était destiné à soutenir le processus de paix lancé en 1993. Dans le même temps, l’Europe s’engageait à aider l’Autorité palestinienne, avec laquelle un accord avait également été signé en 1997, à créer les infrastructures de son futur État.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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