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La superstar Teddy Riner, Joan-Benjamin Gaba en sauveur… Comment les Bleus ont renversé les Japonais et remporté l’or

Teddy Riner a marqué le point décisif qui a permis aux Bleus de conserver leur titre dans l’épreuve olympique par équipes mixtes au terme d’une finale qui restera sans aucun doute dans les annales.

France Télévisions – Éditorial Sport

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L'équipe de France de judo pose après avoir remporté le titre olympique à Paris, samedi 3 août 2024. (JACK GUEZ / AFP)

L’histoire n’aurait pas pu s’écrire autrement. Il est 18h45 au compteur, samedi 3 août, lorsque l’écran de l’Arena Champ-de-Mars s’arrête sur une catégorie de poids : +90 kg. Le stade peut laisser exploser sa joie. Le tirage au sort a désigné le dernier combattant chargé de donner le point décisif à son pays en finale de l’épreuve par équipes mixtes des Jeux olympiques de Paris.

Derrière ce chiffre, il y a un nom : celui de Teddy Riner, le combattant le plus titré de l’histoire de ce sport. Onze couronnes mondiales et trois titres individuels aux JO, le dernier ayant été remporté à peine vingt-quatre heures plus tôt. Le Français de 35 ans est au terme de ce retournement de situation exceptionnel.

Il faut remonter une heure en arrière pour comprendre. Après avoir dispersé tous ses adversaires comme un puzzle, la France retrouve en finale son meilleur ennemi, le Japon, et son armada. Comme la veille, un immense tifo dévoilant le drapeau bleu est déployé dans les tribunes ; le bruit est assourdissant.

« Nous ne touchons pas le sol », prévient le speaker aux spectateurs, inquiets de voir la charpente métallique soutenant les tribunes s’effondrer. La veille déjà, Teddy Riner avait fait chavirer l’édifice. Ce sont désormais les décibels qui frappent les tympans.

Le judoka français Maxime-Gaël Ngayap Hambou au sol après avoir perdu contre Sanshiro Murao en finale de l'épreuve par équipes mixtes olympique, le 3 août 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Pour ce combat, un changement a été opéré côté français : Clarisse Agbégnénou remplace Marie-Eve Gahié en -70 kg. La judoka de 31 ans a été conservée pour la finale afin de conserver sa fraîcheur physique. Maxime-Gaël Ngayap Hambou est sur des ressorts pour son entrée en compétition. Il en a besoin, c’est une montagne qui se dresse devant lui en la personne de Sanshiro Murao. Double champion du monde et vice-champion olympique. L’expérience des grands rendez-vous fait la différence et le Japonais renverse de justesse le judoka de 23 ans score d’or commencé.

Romane Dicko doit laver l’affront et égaliser face à une adversaire qui évolue habituellement en -78 kg. Mais comme l’a souligné Emilie Andéol, consultante pour France Télévisions et championne olympique à Rio, Rika Takayama utilise la puissance de la native de Clamart pour la faire tomber. Avant de l’épuiser. Fatale, 2-0. Le cardio monte en tribunes. Le spectre d’une nouvelle finale perdue lors de ces Jeux plane.

C’est le moment choisi par le boss pour sortir sa cape du coffre pour la première fois. Le duel tant attendu de la veille entre Teddy Riner et son meilleur ennemi Tatsuru Saito n’a pas eu lieu, alors le Français se rattrape. Saito sort sa carapace, alors le triple champion olympique en individuel l’épuise, dans une Arène qui a tendance à exploser à tout moment. Il faut attendre sept minutes de combat pour voir Riner propulser le Japonais au sol. Le Français lève le poing et peut exploser.

Venir après Riner est un combat en soi. Combattre Natsumi Tsunoda en est un autre. La Japonaise n’a laissé aucune chance à Sarah-Léonie Cysique, balayée en à peine deux minutes. 3-1. Une combinaison géante en lycra recouvre alors le décor parisien et tous les spectateurs sont plongés dans l’essoufflement. C’est le prix à payer pour voir les neuf minutes de combat entre Joan-Benjamin Gaba, 35e mondial et inconnu il y a une semaine, et le double champion olympique en titre Hifumi Abe.

Teddy Riner félicité par Joan-Benjamin Gaba après avoir apporté le point décisif pour la France en finale de l'épreuve olympique par équipes mixtes, le 3 août 2024. (JACK GUEZ / AFP)

L’issue est certaine, la défaite aussi. Mais le membre des « Forces Spéciales » résiste. Il encaisse, tombe, se relève. Et trouve la faille au bout du suspense et 4″52 de score d’orLe match est relancé, Clarisse Agbégnénou doit maintenant égaliser. La Française a « merde » Cette semaine, selon ses propres mots, elle a vu l’or qu’elle avait à portée de main lui échapper. Pas cette fois. Elle marque un waza-ari et permet aux Blues d’égaliser.

L’Histoire ne peut s’écrire autrement. Seul Teddy Riner peut, d’un souffle presque divin, pousser la loterie pour le désigner. Ces Jeux sont les siens. Il est le chef de cette délégation. Il repart donc au combat sous les yeux d’un Agbégnénou blotti dans les bras de Romane Dicko, tandis que Ngayap Hambou et Gaba se tiennent côte à côte. Plus de six minutes plus tard, Saito goûte pour la deuxième fois en quelques minutes le sol de l’Arena. Le stade pourrait exploser, une fois de plus. Le clan tricolore en tribunes ne se contrôle plus et va rejoindre les Bleus sur le banc. L’équipe de France de judo est double championne olympique, au terme d’une des remontées les plus folles de l’histoire.

Cammile Bussière

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