La Stretchflation, ce nouveau piège tendu aux consommateurs après la Shrinkflation
Et si les industriels avaient trouvé une nouvelle astuce pour gonfler leurs marges au détriment des consommateurs ? Après le phénomène de rétractableflation, processus consistant à réduire la quantité d’un produit dans son emballage, mais pas son prix, c’est désormais la stretchflation qui pointe le bout de son nez. Cette fois, le processus consiste à augmenter le poids d’un produit et en même temps le prix de manière disproportionnée. Sur son site, le spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers alerte sur cette pratique avec un exemple repéré chez Intermarché.
Le groupe canadien McCain, qui va injecter plus de 350 millions d’euros pour moderniser et augmenter les capacités de ses trois sites français, a été pris en flagrant délit de stretchflation. Jusqu’à présent, le format « Original Bun’s » de 400 g était vendu au prix de 2,93 €. Pour augmenter son chiffre d’affaires, le spécialiste des frites surgelées a choisi de lancer un format 460 g au prix de 3,99 €. Les mathématiques ont déjà constaté le problème : si le forfait augmentait de 15 %, le prix augmentait de 35 %. Le prix du kilo est subitement « passé de 7,33 €/kg à 8,67 €/kg », souligne Ouest-France. Pressés par le temps, de nombreux clients ne prêtent pas attention à ces subtilités.
Des règles strictes sur la contraction de l’inflation à partir du 1er juillet
Bien que ces pratiques de stretchflation et de Shrinkflation soient discutables d’un point de vue éthique, elles ne sont pas illégales. Reste à savoir si le phénomène prendra la même ampleur que la démarque inconnue, obligeant le gouvernement à intervenir pour mieux prévenir les clients des grandes marques. A partir du 1er juillet, un nouveau texte impose aux distributeurs d’afficher « directement sur l’emballage ou sur une étiquette apposée ou placée à proximité du produit, de manière visible (et) lisible » une mention pour les produits dont la quantité a diminué sans que leur prix ne baisse. Tous les supermarchés de plus de 400 m² sont concernés par cette nouvelle réglementation. La stretchflation obligera-t-elle également l’exécutif à intervenir ?