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«La stratégie hongroise est un modèle pour les populistes européens et pour les États-Unis de Trump»

P.Plusieurs élections clés ont eu lieu ou auront lieu en 2024 et leurs enjeux sont d’autant plus importants que l’on assiste à une montée en puissance de la droite populiste. Les élections européennes de juin ont démontré à quel point l’extrême droite bénéficiait d’un large soutien. En France, les résultats de ce vote ont poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et à convoquer des élections législatives anticipées, où le Rassemblement national a obtenu 125 députés. En Autriche, le Parti de la Liberté a enregistré une victoire historique le 29 septembre, en arrivant en tête aux élections législatives.

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Suite à la montée inexorable de son parti Fratelli d’Italia, la Première ministre italienne Giorgia Meloni est désormais considérée comme une faiseuse de rois au sein du Parlement européen. En Allemagne, la croissance électorale d’Alternative pour l’Allemagne érode l’autorité de la coalition gouvernementale dirigée par le Parti social-démocrate. Et tout cela précède le possible retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, actuellement au coude-à-coude avec Kamala Harris dans les sondages. (en vue de l’élection présidentielle du 5 novembre).

Le succès électoral de ces partis est une chose, mais leur maintien au pouvoir en est une autre. Cependant, en Hongrie, avec le Premier ministre Viktor Orban, les populistes d’aujourd’hui ont un exemple concret de la manière dont ils peuvent asseoir leur influence à long terme.

M. Orban est Premier ministre de Hongrie, avec une majorité constitutionnelle, depuis quatorze ans. Il dispose donc de tous les leviers pour remodeler le pays. Et son mandat au sommet du système politique en dit long sur la façon dont les institutions démocratiques peuvent devenir vulnérables aux stratégies populistes.

Un attrait croissant

Pour réussir, un populiste doit posséder certaines caractéristiques essentielles : du charisme et un discours simpliste alliant fierté nationale et défense du pays contre de supposées menaces extérieures. Mais il doit également avoir le savoir-faire nécessaire pour bâtir l’infrastructure politique sur laquelle il pourra véritablement prendre le contrôle de son pays.

Peu de populistes possèdent tous ces atouts. Jaroslaw Kaczynski, leader du parti polonais Droit et Justice au pouvoir de 2015 à 2023, a pu exercer une très large influence sur l’État, mais n’a pas eu suffisamment de charisme pour que son parti puisse conserver le pouvoir indéfiniment.

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Des dirigeants comme Donald Trump possèdent cette qualité, mais peinent à s’organiser et à construire le pouvoir institutionnel nécessaire pour rester au pouvoir. M. Orban inspire pourtant la droite américaine. Le sénateur JD Vance, colistier de l’ancien président, a récemment déclaré que les États-Unis «pourrait apprendre beaucoup» de Hongrie. Quant à M. Trump lui-même, il a déclaré : « Personne n’est meilleur, plus intelligent ou meilleur leader que Viktor Orban. Il est fantastique. »

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Eleon Lass

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