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la stratégie du RN pour obtenir la majorité absolue

Le Rassemblement national tente de remporter le plus de sièges possible à l’Assemblée nationale lors du second tour des législatives dimanche. Jordan Bardella peut-il vraiment se permettre de refuser Matignon s’il n’obtient qu’une majorité relative ?

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Le président du Rassemblement national (RN) et député européen Jordan Bardella lors de la soirée des résultats du premier tour des élections législatives, à Paris le 30 juin 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Arrivé en tête au premier tour des législatives, le Rassemblement national bataille pour tenter d’arracher la majorité absolue au second tour, dimanche 7 juillet. Quelque 289 sièges, c’est l’objectif du RN, seul ou avec ses alliés de Ciott. Il a déjà empoché 39 députés, il lui en faut encore 250. En théorie, les 300 scrutins triangulaires potentiels auraient dû l’aider à atteindre cet objectif. Sauf que le front républicain qui se met en place lui complique la tâche.

La majorité présidentielle a clarifié sa stratégie, Emmanuel Macron rappelant lundi que les électeurs de gauche ont voté pour lui à deux reprises à la présidentielle pour faire barrage à Marine Le Pen. Gabriel Attal a appelé les candidats macronistes arrivés en troisième position à se retirer. Résultat, lundi, des dizaines de candidats de gauche ou macronistes, dont de nombreux députés sortants Renaissance, se sont retirés au profit du candidat des Républicains le mieux placé pour battre l’extrême droite. Les cas de luttes à trois avec un candidat RN en tête au premier tour devraient être très rares, on le saura mardi à 18 heures, à la clôture des candidatures.

Le président du RN a déclaré avant le premier tour qu’il refusait d’aller à Matignon s’il n’obtenait qu’une majorité relative. Un argument qui vise bien sûr à mobiliser ses électeurs, mais il ne le répète plus aussi clairement désormais. Plusieurs élus lepénistes, comme Louis Alliot ou Sébastien Chenu ont même concédé qu’avec une majorité relative, le RN accepterait probablement de former un gouvernement. D’abord parce que s’il lui manque moins de trente sièges, le RN espère les débaucher parmi les futurs députés LR. Et puis se dérober si près du but, refuser le pouvoir alors que le parti d’extrême droite le court après depuis 52 ans, cela pourrait être mal compris par une partie de ses électeurs. Le RN répète que la situation du pays est dramatique, qu’il y a urgence à agir, le slogan historique du parti est « Le Pen, vite ! ». Difficile donc de se dérober. D’autant qu’en 2022, avec seulement 250 députés, ni Élisabeth Borne ni Gabriel Attal n’ont fui leurs responsabilités.

Reste l’hypothèse d’une absence de majorité à l’Assemblée et le spectre d’un pays ingouvernable. Un risque que Gabriel Attal tente de dissiper en esquissant les contours d’une improbable majorité alternative réunissant les Républicains de tous bords. En cas de blocage, Marine Le Pen a déjà une cible : elle exigera la démission d’Emmanuel Macron au risque d’aggraver encore la crise politique.

Cammile Bussière

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