Rachida Dati va jouer une de ses dernières cartes pour tenter d’échapper à un procès. Mis en examen depuis juillet 2021 pour « corruption passive », « trafic d’influence passif », « recel d’abus de pouvoir » et « recel d’abus de confiance », le ministre de la Culture et maire du 7e La région de Paris dépose un énième recours, mardi 7 mai, pour examen par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Elle compte faire annuler les poursuites à son encontre dans l’affaire dite Carlos Ghosn, du nom de l’ancien PDG de Renault-Nissan, visé par deux mandats d’arrêt internationaux de la justice française et en fuite au Liban.
Dans le cadre de leur requête devant la chambre de l’instruction, les avocats de M.moi Dati, Olivier Pardo et Olivier Baratelli, argumenteront que la prescription est acquise dans ce dossier depuis 2015. Ils s’appuient sur le fait que, selon eux, « missions d’avocat » du ministre de 2010 à 2012 chez Renault-Nissan BV (RNBV), filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan, n’aurait pas « jamais été dissimulé ».
Si une première demande de fixation de prescription a été rejetée en décembre 2021 par la chambre de l’instruction, Msont Pardo et Baratelli assurent cette fois qu’ils sont basés « sur la découverte de nouveaux éléments attestant que plus d’une quarantaine de dirigeants de Renault, Nissan et de l’alliance Renault-Nissan » Cela aurait été « totalement informé de la mission de Mme en tant qu’avocatmoi Dati, sa réalité, ses prestations et le montant des honoraires. »
Aucune trace de services
Les juges d’instruction se concentrent sur les honoraires (900 000 euros hors taxes pour prétendument 900 heures de travail) versés, de 2010 à 2012, par RNBV à M.moi Dati. A cette époque, ce dernier était député européen, membre suppléant de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, et les activités de lobbying étaient interdites au Parlement européen.
Hormis quelques notes générales, les juges n’ont trouvé que peu de traces des services : absence de rapports annuels d’activités de Mmoi Dati, lié à M. Ghosn par un accord d’honoraires confidentiel signé en octobre 2009 relatif à « la politique d’expansion internationale du groupe, notamment dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb » ; absence de notes de frais pour d’éventuels déplacements à l’étranger ; rares rencontres entre Mmoi Dati et M. Ghosn ; « manque de documentation » capable de justifier les paiements, absence de « factures détaillées » de Mmoi Data et « résiliation écrite indiquant la fin du (s)une mission « selon un audit réalisé en 2019 sur la gestion de RNBV…
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