La start-up ferroviaire Proxima acquiert le TGV M d’Alstom
Encore une bonne affaire pour Alstom. Le constructeur ferroviaire français a annoncé ce jeudi avoir reçu une commande d’un TGV nouvelle génération, pour un montant de « près de 850 millions d’euros « . Son client : Proxima, une start-up ferroviaire française.
Pour contribuer au financement de cet achat, le fonds Antin Infrastructure Partners a annoncé un investissement d’un milliard d’euros, qui servira en partie à l’achat des trains. Grâce à cet investissement, le fonds devient actionnaire de la start-up ferroviaire. Cette opération sera financée » par une partie des fonds propres et de la dette que nous levons auprès de grandes banques françaises et internationales », déclarait en juin le PDG d’Antin, Alain Rauscher.
Le TGV M, nouveau fleuron d’Alstom
Dans un communiqué, le constructeur ferroviaire indique qu’il « livrer 12 trains à très grande vitesse Avelia Horizon (le TGV M, NDLR) à Proxima et assurer 15 ans de maintenance sur les lignes du littoral atlantique « . Ces nouveaux trains acquis par Proxima seront lancés d’ici la fin de la décennie, précise Alstom, avec » premières livraisons attendues en 2028 « . Par ailleurs, une maintenance sera réalisée au centre de maintenance de Lisea, en cours de construction près de Bordeaux, à Marcheprime.
La start-up ferroviaire compte relier Nantes, Bordeaux, Rennes et Angers à Paris et compte proposer à terme 10 millions de nouvelles places de train à grande vitesse sur l’axe atlantique.
A noter : les trains commandés sont de la série « Avelia Horizon », de type TGV M, du nom du nouveau modèle à grande vitesse propulsé par Alstom d’ici le second semestre 2025. Il s’agit de trains biplaces. niveaux, avec plus de sièges que dans les trains à grande vitesse actuels, et dans lesquels Proxima prévoit de proposer des aménagements spécifiques pour se distinguer de la SNCF.
Une start-up cofondée par un ancien cadre de la SNCF
La société Proxima a été fondée par Rachel Picard, patronne du TGV à la SNCF jusqu’au début 2020, qui a profité de l’ouverture à la concurrence dans le secteur ferroviaire. A ses côtés, Timothy Jackson, qui a dirigé les activités de la RATP en Grande-Bretagne et en Irlande, mais a également fondé Alpha Trains, une société de location de matériel roulant.
» Nous sommes la première entreprise indépendante de train à grande vitesse en France », a déclaré sa cofondatrice et directrice générale Rachel Picard, lors d’une entrevue avec quelques journalistes en juin dernier.
Dans une tribune publiée en juin, Philippe Escande, chroniqueur économique au quotidien Le mondea partagé cette analyse sur Proche : « Ce n’est pas la première start-up à tenter de s’imposer dans ce métier coûteux et réglementé. Mais il est le premier à obtenir un financement suffisant pour tester son offre »
Il continue : « La moitié du milliard levé lui permettra d’acquérir les trains, l’autre moitié de démarrer son exploitation. Un premier obstacle que les sociétés Midnight Trains et son projet de train de nuit et Railcoop, avec sa ligne Bordeaux Lyon, n’ont pas su surmonter. « .
Concurrence accrue sur l’axe Paris-Bordeaux
LL’axe Paris-Bordeaux est désormais l’objet de tous les désirs. Renfe, l’entreprise Espagnol, Trenitalia, son homologue italien, en passant par Le Train, et aujourd’hui Proxima, les concurrents ne manquent pas et envisagent de se tailler une part du gâteau sur cette ligne.
» Notre environnement a complètement changé, avouait récemment Franck Dubourdieu, directeur de l’axe SNCF TGV Atlantique, à La Tribune. Nous sommes actuellement en discussion avec SNCF Réseau pour établir des accords-cadres en vue de l’arrivée de la concurrence. »
De plus, le cadre supérieur a indiqué que ttrois rotations quotidiennes entre Paris et Bordeaux passeront de un à deux trains. Cela nous permettra de proposer « 3 000 places supplémentaires par jour chaque jour sur le TGV Inoui Paris-Bordeaux » et un train Ouigo sera également doublé vers Hendaye.
» Cela permettra au total d’environ 1,5 million de places supplémentaires entre Paris et le Sud-Ouest, soit une augmentation d’environ 10 %. Il s’agit d’un effort vraiment important et nous allons bien au-delà de l’offre proposée avant la crise sanitaire. », a détaillé Franck Dubourdieu
(Avec l’AFP)