La start-up Amogy lance le premier bateau à propulsion à l’ammoniac
La start-up américaine a transformé un vieux bateau qui fonctionnait au fioul pour rouler à l’ammoniac, un composé décarboné. Une promesse pour le secteur particulièrement polluant du transport maritime.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Dans la quête d’un monde sans carbone, l’ammoniac peut-il être un atout ? Le week-end du 21 septembre, Amogy, une start-up américaine, a fait naviguer pour la première fois sur l’Hudson River un bateau propulsé par ce composé chimique. L’expérience, qualifiée de réussie, a eu lieu à New York. Amogy – combinaison d’ammoniac et d’énergie – a rénové un vieux bateau remorque construit en 1957. Il a été rebaptisé NH3 Kraken, NH3, comme la formule chimique de l’ammoniac. Le bateau fonctionnait au fioul. La start-up y a installé sa technologie, qui convertit l’ammoniac en énergie électrique. Amogy « fissure« , a-t-elle dit, le composé en séparant l’hydrogène et l’azote. L’hydrogène est utilisé dans une pile à combustible qui produira de l’eau plutôt que des gaz à effet de serre.
Avant ce test sur un bateau, très gourmand en énergie, avec son ammoniac, Amogy avait déjà fait voler un drone et conduit un tracteur puis un poids lourd, et réfléchit à remplacer les générateurs à carburant que l’on peut trouver dans l’industrie minière ou dans la construction.
C’est prometteur et important, dit-on chez Amogy, fondée en 2020 par quatre anciens du Massachusetts Institute of Technology, l’une des meilleures écoles d’ingénieurs de la planète. Car l’industrie maritime représente, selon les Nations unies, 3% des émissions totales de gaz à effet de serre – l’équivalent de l’Allemagne – mais ambitionne d’être neutre en carbone d’ici 2050.Sans résoudre ce problème, nous ne pourrons pas aider la planète à perdurer.« , prévient Seonghoon Woo, le patron de la start-up. »Ce n’est pas un problème pour la prochaine génération, c’est un très gros problème pour notre génération. » a-t-il déclaré à l’Associated Press.
La technologie d’Amogy a convaincu Amazon et le géant pétrolier saoudien Aramco, entre autres, d’y investir. L’entreprise a déjà levé plus de 200 millions de dollars et noué des liens, par exemple, avec Hanwha, un constructeur de cargos sud-coréen.
Mais l’ammoniac est un produit dangereux, parfois même toxique. Il faut donc le traiter avec précaution. Il est d’ailleurs préparé, le plus souvent aujourd’hui, à l’aide de gaz naturel, dans un procédé pas particulièrement sain pour le climat, rappelle l’agence AP. Et la technologie actuelle d’Amogy génère des oxydes d’azote. La start-up doit encore trouver une solution pour s’en débarrasser. Dernier point, peut-être le moins problématique, ce « carburant propre » coûte plus cher que le fioul, ce qui freinera inévitablement son adoption. Mais comme souvent, Amogy espère que les économies d’échelle permettront de réduire les coûts.
francetvinfo