La « stabilité » signifie un Premier ministre issu du PFN et « accepté par toutes les composantes » de la gauche, définit Alexis Corbière
« L’extrême droite est trop forte pour se permettre le luxe irresponsable de la division », estime le député qui, malgré sa dissidence, promet de siéger avec les députés du Nouveau Front populaire.
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« On a envie de sourire quand le président de la République nous dit qu’il veut maintenir la stabilité. Cet homme est un maître artificier, un acteur de l’instabilité »estimations lundi 8 juillet sur franceinfo Alexis Corbière, député dissident de Seine-Saint-Denis, réélu dimanche soir face à un candidat investi par le Nouveau Front populaire (NFP) et La France insoumise. Il réagit aux propos d’Emmanuel Macron qui a demandé à Gabriel Attal de rester Premier ministre « pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays », tandis que ce dernier a remis sa démission ce matin.
« C’est un homme qui est tout à fait irresponsable à plusieurs égards »poursuit Alexis Corbière, dénonçant l’idée « fou » du Président de dissoudre l’Assemblée nationale. « La stabilité doit naître de la cohérence. Quel est le groupe le plus important ? C’est le Front populaire et il va sans dire que c’est au sein du NFP qu’il faut trouver le prochain Premier ministre. »dit le député qui, abandonné par son camp, promet néanmoins de siéger avec les députés du NFP pour qu’il y ait « un grand groupe du Front populaire ».
« Le Premier ministre doit être accepté par toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, personne ne va rien imposer à personne sinon ça ne marchera pas »assure Alexis Corbière. Il appelle chacun à la responsabilité, « Personne ne peut dire que je suis le Front populaire »insiste-t-il, en clin d’œil à Jean-Luc Mélenchon qui avait déclaré « Je suis la République ». « L’extrême droite est trop forte pour se permettre le luxe irresponsable de la division »résume Alexis Corbière.
Le député appelle à « un débat calme » au sein de La France Insoumise », le groupe qui a « le moins avancé par rapport à la progression générale de la gauche » et reconnaît « Les erreurs ». « Le groupe de La France Insoumise, et parfois Jean-Luc Mélenchon, ont bousculé inutilement le Nupes et créé les conditions de son éclatement. Il ne faut pas recommencer. »prévient Alexis Corbière.
« Le pays est dans un état de turbulence, de crise et de colère »note le député de Seine-Saint-Denis qui met en garde contre « tout bricolage qui consisterait à marier la carpe et le lapin pour mettre en place une politique de continuité ». « Les gens veulent que les choses changent, il faut de la clarté sinon c’est un pas supplémentaire offert à l’extrême droite »résume Alexis Corbière.