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la somme astronomique pour stabiliser la dette, selon Rexecode

Stabiliser la dette publique française nécessiterait une économie de 60 milliards d’euros en 2025, selon Rexecode. Avec 1% de croissance et une fiscalité stable,  » le calcul montre que la stabilisation « ramener la dette à son niveau de fin 2023, autour de 110 %, nécessiterait » une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d’euros à partir de 2025 « , a estimé l’institut dans une note mercredi.

Ces économies seraient donc nettement supérieures à celles prévues par le gouvernement sortant. Ce dernier a jusqu’ici communiqué autour d’un objectif d’économies de 20 milliards d’euros en 2025. Mais il table sur une croissance de 1,4% en 2025 et une légère hausse de la fiscalité, souligne Rexecode.

Un écart avec l’épargne publique

Par ailleurs, le gouvernement sortant n’a pas pour objectif de réduire la dette publique dès 2025, sa baisse n’étant attendue qu’à partir de 2026. Autant de paramètres qui peuvent expliquer l’écart entre les 60 milliards d’économies avancés par Rexecode et les 20 milliards envisagés avant la dissolution de l’Assemblée nationale par le gouvernement. Il n’en demeure pas moins que la prévision de croissance du gouvernement pour 2025 est supérieure à celle de la Banque de France (1,2 %) ou de l’OCDE (1,3 %) et reste dépendante de la politique économique du futur exécutif.

Ce scénario de 60 milliards d’euros d’économies est cependant jugé insatisfaisant par Rexecode, car il implique des coupes radicales et ne permet pas d’investir suffisamment dans le  » décarbonisation et transition climatique « Avec une croissance faible, » Il est illusoire d’espérer stabiliser la dette publique, augmenter les dépenses publiques pour conduire la transition climatique et augmenter le pouvoir d’achat des ménages « , estime l’institut réputé proche des employeurs.

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Coût élevé des mesures proposées lors des élections législatives

Rexecode juge également qu’après les élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet,  » La nouvelle Assemblée nationale va rapidement se retrouver confrontée au déséquilibre des finances publiques et à la hausse de la dette publique française. « .

 » La plupart des mesures proposées pendant la campagne électorale ont un coût budgétaire élevé et leur mise en œuvre entraînerait un déséquilibre encore plus grand et une nouvelle augmentation de la dette publique. « , prévient encore Rexecode.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a également appelé ce jeudi à « reconnaître les exigences de la réalité » et pour éviter le « coûts salariaux excessifs  » pour les entreprises, quatre jours après le second tour des élections législatives.

Salaire minimum à 1 600 euros net : faut-il s’inquiéter pour l’emploi ?

Alors que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête, propose d’augmenter le salaire minimum de plus de 200 euros pour le porter à 1 600 euros net, le patron de la banque centrale était invité sur franceinfo pour commenter l’impact de cette mesure sur les entreprises. A la Banque de France, qui a publié mercredi sa dernière enquête de conjoncture,  » nous n’avons aucune évaluation de telle ou telle mesure  » a assuré son gouverneur.

 » Mais je pense (…) que dans la compétition économique, nos PME, nos entreprises ne puissent pas être plombées par des coûts salariaux excessifs, notamment le salaire minimum, et par des impôts trop élevés. Ce serait très mauvais pour l’emploi dans l’immédiat, et très mauvais pour le pouvoir d’achat à long terme. « , a jugé François Villeroy de Galhau.

 » S’effondrer progressivement « La position avantageuse de la France

Dans une note publiée mercredi et consacrée également à la dette publique, les économistes de La Banque Postale Maël Blanchet et Corentin Ponton soulignent que « la prolongation d’une situation de déficit des finances publiques pourrait progressivement éroder « la position avantageuse de la France, qui » a longtemps bénéficié d’un statut d’emprunteur privilégié en raison de sa stabilité politique, de la crédibilité de ses politiques économiques et de son rôle influent au sein des institutions européennes « .

 » L’instabilité politique actuelle pourrait être un catalyseur pour cette évolution. « , ajoutent-ils.  » A l’inverse, la clarification de la trajectoire financière par le gouvernement issue des élections et la réassurance sur les actifs traditionnels français (éducation, infrastructures, taille du marché) serait susceptible de rassurer les marchés. »

(Avec AFP)

Ray Richard

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