Alors que le parcours de la deuxième étape vers Royan, qui s’élancera dimanche, devrait être dévoilé lors du briefing des skippers à 16 heures ce samedi, rencontres avec des marins qui ont vécu une première étape animée. Verbatim.
Envoyé spécial à Gijón,
Originaire de Wallis et Futuna, Lomano Takasi (Réauté Chocolat) a 29 anset au classement général, à 3 heures et 14 minutes du leader Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022). Pour sa première participation, il n’est pas déçu : « Je suis venu pour me faire bizuter, et j’ai été servi. Pour ma première étape de ma première Solitaire, c’était du point A au point B, en direct, sans trop d’options potentielles pour raccourcir le parcours. Faire Wolf Rock puis l’Espagne, tout ça en quatre jours, avec un golfe de Gascogne avec 25-30 nœuds de vent, c’était cool. J’avais envie de faire autre chose en 2025, mais je pense que je reviendrai. Je préfère récupérer les bouées, même si je termine proche des premiers qui tapent fort, que d’avoir le ventre mou en Class40. Quand on vient pour apprendre, on ne fait pas semblant. Et j’ai fait quelques erreurs comme devant Barfleur où j’ai vu mon gennaker rentrer dans le foil et sous le bateau. Je suis resté à l’arrêt 30 minutes pour le récupérer. Pendant l’épreuve, j’étais loin dans le classement et au fur et à mesure du temps, j’ai commencé à voir des concurrents réapparaître sur mon AIS. À ce moment-là, on oublie tout le reste et les crocs commencent à sortir. Dans la baie de Gijón, tout le monde était au coude à coude. J’ai sorti le petit spi avant que le vent ne se lève et j’ai brûlé quatre bateaux. Cela montre qu’il faut aller jusqu’au bout.
Chloé Le Bars (Endobreizh) participe pour la troisième fois.et Au général à 3 minutes et 59 secondes, tout est encore possible pour elle : « C’était engagé et très vivant. Je suis contente de mon résultat en étant juste bloquée à l’arrière de la flotte. J’espérais un retournement de situation pour espérer repasser devant et c’est arrivé juste à la fin. Je suis donc très contente du résultat. Rien n’est jamais joué. C’est comme ça tous les ans. Surtout après mon mauvais départ où je me suis dit qu’il ne fallait pas abandonner. Le parcours de la prochaine étape s’annonce simple sur le papier. Il y a un double passage du cap Finisterre où il peut y avoir des écarts et beaucoup de jeux stratégiques. Avec une nouvelle traversée du golfe de Gascogne cette fois d’ouest en est où le jeu sera ouvert. De quoi se faire plaisir. »
La recrue Thomas de Dinechin (Amande), 5et au classement général avec un temps de 1 minute et 55 secondes, il a bien failli connaître son heure de gloire à l’arrivée de la première étape : « J’ai presque réussi le hold-up de l’année. Avec un peu de chance sur la fin, je me suis retrouvé à l’endroit parfait pour passer devant les leaders. Dans ma tête, il y avait un peu de pression. Je savais que Loïs et Basile Bourgnon (Edenred) n’allaient pas abandonner. Je n’ai aucun regret car c’était un super moment, avec de superbes images. Pour un rookie, j’ai la vitesse, je suis dans le coup et j’ai l’envie. Je me suis éclaté car j’avais beaucoup travaillé pour prendre du plaisir. En Figaro, tout est possible. On peut être premier ou dernier, qu’on soit bon ou mauvais. Je vise le podium du classement des rookies mais il va falloir être régulier. Sans m’emballer. J’ai toujours navigué dans ma vie. Après deux années complètes en 6.50, avec une Mini Transat, j’ai une bonne expérience du large. J’ai un partenaire qui me suit cette saison et j’ai pu faire toutes les épreuves du Championnat de France Elite de Course au Large 2024, et d’autres courses aussi en m’entraînant beaucoup à Lorient avec Tanguy Leglatin.
Romain Richard (Passion Santé-Trans-Forme), à 16 ans, participe pour la troisième fois à la Solitaire du Figaro. Il est provisoirement sixième au général, à 1 minute et 59 secondes : « C’est mon meilleur résultat sur une étape de Solitaire. Hier, quand j’ai terminé, j’avais l’air triste car je pense que j’aurais pu faire mieux. J’essaie d’être un peu plus exigeant avec moi-même. Comme le dit James Spithill, le skipper de Luna Rossa, ce qu’il y a de bien dans le sport, c’est qu’on est jugé sur le résultat. Cela m’a redonné du tonus. Je n’ai jamais été distancé mais j’avais l’impression de ne pas être à 100% de mon potentiel. Mais j’ai la chance d’être là, avec des mécènes et beaucoup de gens qui m’aident. Donc je dois tout donner. La deuxième étape risque d’être compliquée au départ. Par manque de vent. L’essentiel est d’avoir de bonnes conditions ensuite pour faire une belle bataille. Pour l’instant, les modèles météo ne sont pas figés. En général, sur le deuxième parcours, les concurrents se lâchent. Le trajet jusqu’à Royan sera déterminant pour moi.