150 millions d’euros. Créée seulement en 2021, la startup franco-allemande The Exploration Company (TEC) a réussi à lever 150 millions d’euros pour développer et concevoir Nyx, la première capsule spatiale européenne développée pour être lancée depuis n’importe quel lanceur lourd dans le monde. « Ce qui en fait le véhicule de transport spatial le plus abordable et indépendant du lanceur »a souligné The Exploration Company dans un communiqué publié lundi matin.
Ce nouveau financement porte le total des fonds levés par TEC à plus de 216 millions d’euros (près de 230 millions de dollars). Cette collecte de fonds « C’est la prochaine étape pour accélérer nos ambitions », a déclaré a expliqué la cofondatrice et PDG de The Exploration Company, Hélène Huby. Il lui faut désormais transformer cette réussite financière en réussite technique, opérationnelle et commerciale.
Un marché de plus de 300 milliards de dollars
« Cette importante levée de fonds reflète le fait que la création d’entreprises mondiales, avec des racines européennes, ne peut se faire qu’en encourageant la confiance et la coopération entre les pays européens »a observé Hélène Huby, qui revendique un ADN européen. Et cela se reflète dans les faits : 98 % des actionnaires de TEC sont des acteurs européens. « Ce qui démontre que notre continent s’engage dans le financement des entrepreneurs audacieux »elle s’est réjouie. TEC souhaite également accompagner une nouvelle ère de souveraineté spatiale en Europe, en fournissant des véhicules spatiaux, indispensables dans les décennies à venir avec le développement du marché de l’exploration spatiale.
Dirigé par d’anciens ingénieurs spatiaux d’Airbus et d’ArianeGroup, TEC souhaite développer un vaisseau spatial réutilisable et rechargeable pour rendre l’exploration spatiale abordable, modulaire et durable. Elle veut avant tout répondre aux besoins logistiques croissants des stations spatiales et des missions d’exploration spatiale. TEC estime que le marché de la logistique spatiale en orbite basse et autour de la Lune dépassera les 300 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
Cette estimation prend en compte le nombre croissant de stations spatiales en développement (Axiom, StarLab, Vast, Orbital Reef et Lunar Gateway) mais aussi la course à l’exploration de la Lune et de Mars. Alors que les capacités de transport étaient jusqu’à présent concentrées entre quelques acteurs aux États-Unis, en Chine et en Russie, l’Europe peine à acquérir ses propres capacités d’exploration spatiale.
NewSpace : une levée de fonds historique
Il s’agit d’un événement de collecte de fonds qui fera date dans le NewSpace européen. Car TEC a réalisé la plus grande série B jamais réalisée en Europe dans le domaine du NewSpace. Il était co-dirigé par la société de capital-risque basée à Londres Balderton Capital et la société européenne de capital-risque Plural, avec la participation de Bessemer Venture Partners, NGP Capital, French Tech Souveraineté gérée par Bpifrance, DeepTech & Climate Fonds (DTCF) et Bayern Capital. Le cycle comprend également des réinvestissements importants d’investisseurs historiques, notamment EQT Ventures, Red River West, Cherry Ventures, Promus Ventures et Omnes Real Tech Fund. Lazard a agi à titre de conseiller financier exclusif et Hogan Lovells a agi à titre de conseiller juridique dans le cadre de cette transaction.
« Les planètes se sont alignées pour cet investissement (…). Grâce à son expertise inégalée et à son approche visionnaire, The Exploration Company est en passe de redéfinir le leadership européen dans l’exploration spatiale », a expliqué David Thévenon, Balderton Capital Partner. « En tant qu’investisseur, vous ne rencontrez pas souvent une situation comme celle de The Exploration Company. TEC opère sur un marché vaste et en croissance explosive où la demande de lancements et de fret dépasse de loin l’offre existante, dans une région qui a connu des décennies d’investissement institutionnel avec un savoir-faire et une base de talents incroyables, dans un climat politique où les décideurs savent que ils doivent prendre des mesures urgentes s’ils veulent sauvegarder nos actifs critiques », a déclaré Khaled Helioui, associé chez Plural.
TEC a souligné qu’il est « la première fois que deux fonds souverains européens »French Tech Souveraineté, l’un des piliers du plan France 2030, et DTCF, financé par le « Zukunftsfonds » et le Fonds Spécial ERP, « investir ensemble ». Ce financement servira à développer et tester le navire Nyx, à renforcer l’équipe de 200 personnes et à augmenter la capacité de production de l’entreprise. « Au cours des douze derniers mois, nous avons franchi des étapes opérationnelles et financières majeures et signé d’importants contrats de services avec des agences spatiales et des clients commerciaux. » a argumenté Hélène Huby. Avec le soutien de ses actionnaires, elle entend franchir « une nouvelle étape vers le lancement de Nyx Earth et la construction d’un leader spatial européen ».
Deux capsules en développement
Nyx pourra revenir sur Terre avec jusqu’à 3 000 kg de fret – « la plus grande masse descendante disponible au monde »selon TEC – et sera ensuite reconditionné pour sa prochaine mission. « Le coût de ce service sera de 25 à 50 % inférieur à celui des autres véhicules »a estimé TEC dans son communiqué. Le deuxième vol du prototype est prévu pour 2025 et le premier vol de Nyx Earth (produit récurrent) est prévu pour 2028, pour transporter du fret pour l’ESA vers la Station spatiale internationale.
Première entreprise européenne à signer un accord Space Act avec la NASA, TEC a franchi une nouvelle étape importante cette année en signant son premier contrat majeur avec l’Agence spatiale européenne (ESA), la plaçant ainsi à la première place de la compétition spatiale européenne. capsules spatiales. Par ailleurs, elle est en passe de lancer sa capsule de taille moyenne, Mission Possible, en 2025, avec une charge utile de 300 kg pour ses clients.