La SNCF lance une campagne choc dans les gares pour sensibiliser aux violences contre ses agents
PHILIPPE HUGUEN / AFP
Un contrôleur montant à bord d’un train express régional (TER) de la SNCF (photo d’illustration).
TRANSPORTS – Des insultes affichées sur des écrans lumineux un peu partout dans les gares. Depuis le lundi 24 juin, les clients de la SNCF rencontrent les phrases suivantes en allant prendre leur train : « Ton boulot c’est de la connerie », « Va te faire foutre. » »ou « Ne me fais pas chier, chier ». Malgré les astérisques, la violence de ces propos se devine aisément.
Il ne s’agit pas d’une cyberattaque sur les écrans publicitaires de la SNCF mais bien de la nouvelle campagne déployée par l’entreprise ferroviaire pour alerter les usagers des transports sur les insultes que ses agents reçoivent quotidiennement. Ces phrases sont en effet tirées de situations réelles.
SNCF
La nouvelle campagne SNCF, affichée dans les gares depuis lundi 24 juin.
A côté de ces attaques verbales, la SNCF ajoute le slogan : « Vous trouvez ça violent ? Nous aussi « , comme vous pouvez le voir ci-dessus. En 2023, l’entreprise a enregistré en moyenne 16 attaques verbales ou physiques visant des agents par jour. Au total, 6 000 actes de violences ont été recensés en un an. Ils ont donné lieu à 430 arrêts de travail, soit une augmentation de 8 % en un an.
Jusqu’à 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende
Si les retards, les annonces de dernière minute et les annulations de trains dues à la météo peuvent facilement gêner les voyageurs, rappelle Patrick Auvrèle, directeur de la sécurité de la SNCF. franceinfo que « Rien ne justifie d’attaquer violemment un agent qui ne fait que faire son travail. »
De tels dérapages sont d’ailleurs punis par la loi. En effet, comme le rappellent ces nouvelles affiches de la SNCF, le code des transports prévoit que l’outrage à l’encontre d’un agent peut être puni d’une peine pouvant aller jusqu’à 6 mois de prison et 7 500 euros. bien.
Des caméras pour protéger les agents
Au-delà de cette campagne choc, destinée à interpeller les voyageurs, la SNCF va aussi progressivement équiper ses agents de caméras piétons pour limiter les agressions : 3 000 sont déjà en circulation, ce chiffre devrait monter à 5 500 d’ici la fin de l’année. « Déclencher un enregistrement calme la grande majorité des situations »indique la SNCF.
Mais aux yeux des syndicats, cela ne suffit pas. « Il y a un problème de présence humaine dans les gares et dans les trains »estime Julien Troccaz, secrétaire fédéral SUD-Rail dans les colonnes de Parisien. « Derrière les campagnes de prévention, il faut mettre des moyens humains »insiste-t-il, soulignant que l’incivilité naît aussi « dysfonctionnements du système ferroviaire et politique tarifaire incompréhensible » de la compagnie.
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