La SNCF enfin libérée – Libération
Un chat écrasé et une entreprise publique détendue. Vingt-deux mois après la mort du chat Neko, la SNCF a été relaxée dans le procès intenté contre elle par plusieurs associations de défense des animaux. Le 2 janvier 2023, ce chat appartenant à deux Bordelaises a échappé à leur vigilance alors qu’elles attendaient à la gare Montparnasse. L’animal s’était réfugié sous leur train quelques minutes avant le départ. Malgré les demandes des deux propriétaires de retarder le départ, le train, avec 800 passagers à bord, est reparti, écrasant le félin qui, selon la compagnie ferroviaire, n’était pas là. « non visible ».
La Fondation 30 millions d’amis a porté plainte et SNCF Voyageurs a été reconnu coupable en juillet 2023 de « négligence » dans cette affaire et condamné à 1 000 euros d’amende par le tribunal de police de Paris. Craignant que cette condamnation ne crée un précédent et n’entraîne de nombreux retards de trains, l’entreprise publique a fait appel. L’affaire a été rejugée le 27 septembre et la SNCF a finalement été relaxée par la cour d’appel de Paris ce vendredi 8 novembre, a annoncé ce samedi l’avocat de 30 millions d’amis à France Bleu Gironde et à parisien.
Une pétition et une réaction du ministre de l’Intérieur
La mort de Neko a profondément ému l’opinion publique. Plusieurs associations de défense des animaux sont montées au créneau, dénonçant l’inaction de la SNCF. Outre 30 millions d’amis, la Brigade de protection des animaux, Action Animal Protection ou encore Chihuahua in Distress étaient parties civiles au procès.. L’affaire a fait réagir même Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, qui a déclaré « particulièrement choqué ». Au lendemain de la mort du chat, une pétition a été lancée pour demander à la SNCF « la mise en place de procédures appropriées pour sauvegarder l’intégrité et la vie d’un animal se trouvant dans la même situation que Neko » – il compte actuellement 112 000 signatures. Les plaignants, ainsi que les associations, étaient tous opposés à la notion d’acte « involontaire ».
Lors de la première audience, l’avocat des deux plaignants a dénoncé une « acte irrecevable ». « On arrête un train pour un bagage abandonné mais pas pour un animal »il a déploré. L’avocat de la SNCF, Philippe Sarda, a de son côté dénoncé « une instrumentalisation » de cette affaire par des associations défendant la cause animale.