Grèce : la demande en eau explose à cause des touristes
La situation est particulièrement critique dans les îles grecques, où la demande en eau atteint des niveaux extrêmes pendant l’été. Nikitas Mylopoulos, professeur de gestion des ressources en eau à l’Université de Thessalie, interrogé parAFPexplique cela La demande en eau peut être cent fois plus élevée en été qu’en hiver sur certaines îles touristiques. Les infrastructures de dessalement et de forage, bien que présentes, ne suffisent plus à répondre aux besoins croissants.
Le développement incontrôlé du tourisme est l’une des principales causes de cette pénurie. Les îles de Sifnos, Chios, Leucade et Corfou, ainsi que des régions continentales comme la Macédoine, sont particulièrement touchées. À Leucade, par exemple, l’eau a été coupée pendant quatre jours consécutifs fin juin 2024. Et, inévitablement, la situation ne peut qu’empirer avec l’été.
Le gouvernement appelle à économiser l’eau
Face à cette crise, les autorités grecques multiplient les appels à la population pour réduire la consommation d’eau. Des campagnes de sensibilisation sont diffusées quotidiennement dans les médias et les réseaux sociaux. Fermez le robinet lorsque vous vous brossez les dents « , rappelle l’opérateur public Eydap, qui a placé la région de l’Attique en alerte jaune alors que les réserves en eau ont diminué de 24 % sur un an jusqu’à fin juin 2024. « Lorsque vous ne remplissez pas la baignoire pour prendre un bain, vous économisez jusqu’à 150 litres d’eau « , souligne Eydap, opérateur régional, aux résidents et aux touristes.
Une crise de l’eau qui n’est pas seulement la faute du climat
La crise de l’eau en Grèce est également le résultat de défaillances chroniques dans la gestion des ressources en eau. Les experts pointent du doigt le manque d’ouvrages hydrauliques et le gaspillage fréquent lors de l’irrigation des terres par les agriculteurs. Sur l’île de Leros, des dysfonctionnements dans l’unité de dessalement, dus à un entretien insuffisant, ont conduit à la déclaration de l’état d’urgence.
La Grèce a connu une vague de chaleur précoce avec des températures atteignant 44°C début juin 2024. Les réserves en eau diminuent drastiquement, comme le montre le lac artificiel de Mornos, principal réservoir de l’Attique, qui a vu ses réserves chuter de 30% en un an. Le directeur général d’Eydap, Charalambos Sachinis, a annoncé la mise en œuvre d’un plan pour faire face aux pénuries d’eau extrêmes, avec des investissements d’environ 750 millions d’euros.