la sculpture olympique rend hommage à « l’unité de toute l’humanité dans sa diversité »
Au pied des Champs-Elysées, le jardin Charles Aznavour accueille désormais un « Salon ». Six chaises en bronze, représentant les six continents, sont disposées en cercle sous le regard de la pièce maîtresse de l’œuvre : une femme noire tenant dans ses mains un rameau d’olivier et une flamme dorée. Deux symboles de paix et de victoire qui font de cette œuvre, réalisée par l’artiste californienne Alison Saar, la sculpture officielle des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, inaugurés dimanche 23 juin.
« Salon est une invitation au dialogue, à l’échange, à la rencontre, au partage », a salué Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), lors de l’inauguration des travaux dans le jardin Charles Aznavour, à Paris. Il célèbre, selon lui, « l’unité de toute l’humanité dans sa diversité ». Il y voit la raison des Jeux Olympiques : « Réunir les différentes cultures du monde dans une compétition et un dialogue pacifiques. »
Soutien à l’artisanat français
Au total, une vingtaine d’artistes ont été approchés par le CIO, la ville de Paris et le comité d’organisation des Jeux pour créer l’œuvre officielle de cette édition. Finalement, le choix s’est porté sur l’artiste californienne Alison Saar. Dans un communiqué, la ville de Paris a expliqué apprécier sa volonté « pour soutenir l’artisanat français et réduire son empreinte carbone ». En effet, l’ensemble sculptural a été réalisé par l’artiste dans des ateliers français du Puy-de-Dôme, à partir de matériaux naturels et de récupération.
Née en 1956 à Los Angeles, Alison Saar grandit dans une famille d’artistes. Tandis que son père, Richard Saar, travaille la céramique et restaure des œuvres d’art, sa mère, Betye Saar, propose des assemblages liés à l’identité et aux discriminations vécues par les Afro-Américains. Ces thèmes influenceront le propre parcours de l’artiste. Depuis 40 ans, elle travaille également sur les questions de genre, de race et d’héritage. « Je suis moi-même métisse donc la majorité de mon travail se concentre sur mon ascendance africaine »a-t-elle brièvement indiqué lors de l’inauguration de sa sculpture dimanche à Paris.
Le passage du flambeau culturel
Même si elle reste aujourd’hui peu connue en France, Alison Saar jouit d’une grande réputation aux États-Unis, où elle est devenue au fil des années l’une des figures marquantes du mouvement artistique traitant de l’identité féminine noire. En 2008, elle signe le premier monument rendant hommage à une femme noire à New York. Cette sculpture représente la figure de l’ancienne esclave Harriet Tubman, et compte parmi les plus grandes œuvres créées par l’artiste. Depuis, elle expose régulièrement son travail dans les musées new-yorkais du Metropolitan Museum of Art (MoMA) et du Whitney Museum.
Avec son « Salon »l’artiste succède donc au français et plasticien Xavier Veilhan, qui avait été sélectionné grâce à son ensemble de sculptures « L’auditoire », pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2021. Cette année aussi, le choix d’un artiste américain n’est pas anodin. Cela fait partie des prochains Jeux Olympiques, organisés à Los Angeles en 2028. « L’objectif est de tisser des liens entre les villes hôtesexplique la ville de Paris dans son communiqué. Ceux-ci transmettent symboliquement le flambeau culturel de l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques à travers les créations d’artistes plasticiens. »