la scission achevée, les activités sont désormais réparties en trois sociétés
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la scission achevée, les activités sont désormais réparties en trois sociétés

la scission achevée, les activités sont désormais réparties en trois sociétés

Ne l’appelez plus General Electric (GE). Ce fleuron de l’industrie américaine, créé en 1892 par l’emblématique Thomas Edison, achève son projet de « spin-off » annoncé en novembre 2021. Celui-ci permet comme prévu de scinder ses activités en trois sociétés distinctes respectivement spécialisées dans l’aéronautique, la santé et la santé. et de l’énergie.

Après une première scission en janvier 2023, qui a donné lieu à la création de GE Healthcare regroupant l’ensemble des activités de santé, l’étape finale se concrétise ce mardi 2 avril avec l’officialisation de la séparation définitive. General Electric disparaît ainsi au profit de GE Vernova (activités énergie) et GE Aerospace.

Indépendance totale

Ces trois sociétés distinctes, cotées à la Bourse de New York, ont leur propre gouvernance et publieront chacune leurs résultats. Sans aucune emprise sur eux.

«Gérées comme des sociétés indépendantes, les entreprises seront mieux placées pour générer une croissance à long terme et créer de la valeur pour les consommateurs, les investisseurs et les employés.» a expliqué le groupe en annonçant sa scission.

Spin-off : General Electric (GE) se scinde en trois entités cotées et ravit (enfin) la Bourse

Depuis  » de nombreuses raisons «  à ces scissions, l’analyste Neil Saunders de GlobalData cite une volonté de simplification, en se débarrassant des activités annexes, ou de performance, en se retirant des secteurs à faible croissance ou rentabilité.

« Derrière tout cela, il y a généralement un objectif de valorisation qui soit profite au cours de l’action, soit crée de la valeur pour les investisseurs et les propriétaires. » souligne-t-il.

Et, selon lui, « Gérer plusieurs divisions aux activités très disparates est plus difficile pour un conseil d’administration (…) et pour transmettre une vision stratégique aux investisseurs ».

Effectif réduit de moitié

Depuis la crise financière de 2008 qui l’a durement frappé, le conglomérat américain est miné par une dette colossale qui l’a contraint à subir une série d’amaigrissements et de restructurations. GE a perdu un certain nombre d’actifs ces dernières années, notamment dans le secteur des transports.

Entre 2015 et fin 2021, ses effectifs ont été réduits de moitié, passant de 333 000 personnes à 168 000. Par ailleurs, durablement affaibli en Bourse, il a été contraint, en 2018, de quitter l’indice de référence de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, dont il faisait partie depuis 111 ans. Cette sortie a sanctionné la chute continue d’un cours de bourse de 60 dollars mi-2000, à moins de 13 dollars en 2018, avec une valeur boursière réduite à l’époque à 112 milliards de dollars.

Chacun a ses spécificités

Premier à sortir du groupe, GE Healthcare regroupe toutes les activités de santé (imagerie, diagnostic) et dessert plus d’un milliard de patients et plus de 2 milliards d’actes médicaux chaque année. Présente dans le monde entier, elle compte plus de 11 000 brevets. Cotée au Nasdaq (label GEHC), elle a généré en 2023 un chiffre d’affaires de 19,55 milliards de dollars et un bénéfice net de 1,57 milliard. Elle emploie 51 000 personnes. Son siège est à Chicago, dans l’Illinois, et son PDG est Peter Arduini. Au moment de la séparation, GE y conservait une participation de 19,9%, qui se situe actuellement autour de 6,7%.

GE Vernova est cotée à la Bourse de New York (label GEV), officiellement depuis ce mardi. Son nom est un portemanteau entre « Verde », en hommage à « l’écosystème vert de la Terre », et le latin « Novus », pour «  marquer la nouvelle ère à faibles émissions de carbone. Son siège est à Cambridge, Massachusetts. Elle prétend participer à la production d’environ 30 % de l’électricité mondiale. Dirigée par Scott Strazik, elle emploie plus de 80 000 personnes dans une centaine de pays et regroupe les activités énergie de GE en trois branches : électricité, éolien, électrification. L’ensemble représente un chiffre d’affaires de 33,6 milliards de dollars et un carnet de commandes qui s’élève à 116 milliards.

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Enfin, GE Aerospace regroupe les activités aéronautiques (propulsion, services et systèmes) qui ont généré un chiffre d’affaires de 32 milliards de dollars en 2023, dont 29,9 milliards dans l’aviation commerciale et 9 milliards dans la défense. Plus de 70 000 de ses moteurs équipent les avions commerciaux (44 000 moteurs, soit 75 % des vols dans le monde) et militaires. Elle emploie 52 000 personnes. Elle est cotée à la Bourse de New York sous le label « GE » de son ancêtre, nom qu’elle aurait dû initialement conserver. Son patron est Larry Culp – actuel patron de General Electric – et qui est également président de GE Vernova. Le siège social est à Cincinnati, Ohio.

Le « spin-off » a la cote

General Electric n’est pas le seul conglomérat à avoir décidé de scinder ses activités. C’est également la voie empruntée par 3M – fabricant, entre autres, de la marque de ruban adhésif du même nom et de Post-it. Elle a annoncé, en juillet 2022, la séparation de ses activités liées à la santé. La nouvelle société, appelée Solventum, a commencé à être négociée à la Bourse de New York lundi.

D’autres grands noms de Wall Street ont également choisi ces dernières années de se désengager de certaines activités via des spin-offs. Le géant Johnson & Johnson a par exemple conservé des activités à destination des professionnels et créé Kenvue, société cotée, en février 2022 pour ses produits de grande consommation.

En juin 2021, le géant du petit-déjeuner Kellogg a révélé son intention de se scinder en trois sociétés avant d’en opter finalement pour deux seulement : WK Kellogg (céréales) et Kellanova (snacks), nées en octobre 2023. «  Il s’agit d’un bon exemple d’entreprise séparant son activité de céréales à faible croissance de son activité de snacks à très forte croissance. »note Neil Saunders, mais il se peut qu’il y ait « désavantages ». Notamment la perte d’économies d’échelle résultant du partage de certaines fonctions structurelles (comptabilité, ressources humaines…) ou d’un effet de taille (assurance maladie).

Selon la chaîne CNBC, quelque 36 opérations « spin-off » sont prévues dans le monde en 2024. Le géant britannique de l’hygiène et de l’alimentation Unilever a ainsi annoncé, le 19 mars, son intention de se séparer de ses glaces – dont Ben & Jerry’s et Magnum – en raison de ventes décevantes en 2023.

(Avec l’AFP)

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