« La santé mentale est un enjeu de progrès et de fraternité », affirme Michel Barnier lors du Big Bang du Figaro
A l’occasion de l’ouverture du Big Bang de la santé, le Premier ministre assure que «il « Il faut déstigmatiser, écouter, comprendre et guider les patients. » Il confie à quel point le sujet lui est personnel.
La société est en mauvaise posture. Dès son arrivée à Matignon, Michel Barnier a fait de la santé mentale la Grande Cause nationale de 2025. Le Premier ministre sait que les jeunes, encore aujourd’hui fragilisés par la crise du Covid, sont de plus en plus touchés par l’anxiété.
« 75% des troubles mentaux débutent avant l’âge de 25 ans », souligne Michel Barnier, interviewé en introduction du Big Bang en Santé par Marie Visot, directrice éditoriale de l’événement. Et les chiffres confirment une dégradation : l’année 2023 a été marquée par une forte augmentation des taux d’hospitalisation pour « gestes auto-infligés » (c’est-à-dire mutilations) chez les patients âgés de 10 à 24 ans, avec un pic vers 15 ans.Solitude, stress ou encore anxiété face à l’avenir” sont autant de facteurs de ce mécontentement, explique le Premier ministre.
« Orienter les patients vers les bons services »
Des causes multiples que le Premier ministre connaît bien : «Nous avons vécu ce problème dans ma propre famille… J’ai aussi une mère qui a consacré 35 ans de sa vie à prendre soin des amis et des familles de personnes souffrant de troubles mentaux. confie-t-il. De l’engagement de sa mère sur le terrain, Michel Barnier tire des leçons politiques. « Il faut déstigmatiser, écouter, comprendre, orienter les patients vers les bons services, ils doivent savoir qui appeler. » souligne-t-il. Pour lui, une partie de la solution doit venir des pouvoirs publics.
Difficile cependant de bien prendre en charge les patients compte tenu de l’état actuel de la psychiatrie en France. La spécialité est délaissée par les étudiants en médecine – 13,3% des postes d’internat en psychiatrie restaient vacants en 2024. Pour aider l’hôpital psychiatrique, le Premier ministre veut rendre plus efficace toute la chaîne de soins. Et cela doit passer par une mobilisation de « toutes les parties prenantes : associations, médecins, enseignants et élus.
Pour répondre aux besoins, près de 2 milliards d’euros ont déjà été programmés entre 2022 et 2025 pour la mise en œuvre de diverses actions dans les domaines de la prévention, des soins, de l’inclusion et de la recherche. . Reste à savoir si cela suffira à soulager le système psychiatrique et à répondre aux demandes des soignants.
Le premier ministre nous assure que l’engagement du gouvernement envers la santé mentale sera durable quoi qu’il arrive et qu’il survivra aux hauts et aux bas politiques. « C’est un véritable enjeu de progrès et de fraternité », il résume.