La santé des présidents américains, un secret bien gardé
Joe Biden joue sa survie politique. Le président de 81 ans, objet de doutes sur sa santé mentale après le débat désastreux du 27 juin face à Donald Trump, a été contraint de mettre sa campagne en pause après avoir contracté le Covid-19. Un diagnostic qui ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment puisque l’ancien président Barack Obama, toujours très influent au sein du parti démocrate, aurait exprimé ses réserves jeudi 18 juillet, selon la presse américaine.
LE Washington Post a rapporté que Barack Obama avait dit à des personnes proches de lui qu’il pensait que son ancien vice-président devrait « évaluer sérieusement la viabilité de sa candidature »Si la nouvelle devient officielle, il serait le démocrate le plus en vue à se joindre aux voix qui exhortent Joe Biden à démissionner. Le représentant du Montana Jon Tester est devenu jeudi le deuxième sénateur démocrate à appeler publiquement le président sortant à démissionner. La campagne du candidat démocrate s’efforce de calmer les spéculations, Biden répétant que « seul Dieu tout-puissant » pourrait le convaincre d’abandonner.
A ces doutes s’ajoutent l’introspection de la presse, qui reconnaît ne pas s’être suffisamment interrogée sur l’état de santé du président, ainsi que les révélations de l’agence de presse américaine Newsweek. New York Times sur les visites répétées d’un spécialiste de Parkinson à la Maison Blanche, ou les indiscrétions de son entourage qui le juge de moins en moins alerte.
Le président des Etats-Unis ne cesse de répéter qu’il est le mieux placé pour l’emporter le 5 novembre face à Donald Trump et que rien ne l’empêchera d’exercer pleinement ses fonctions s’il est réélu, mais il refuse obstinément de laisser son médecin répondre à la presse et de se soumettre à d’autres tests que ceux dont il a publié les résultats en février.
Son adversaire républicain, de quatre ans son cadet, n’a pas été plus transparent. La dernière note de son médecin, publiée en novembre, se limite à trois paragraphes. Pas de quoi rassurer les électeurs qui attendent de leur président qu’il soit en pleine possession de ses facultés. Beaucoup doutent que les deux candidats les plus âgés de l’histoire des Etats-Unis le soient, mais rien ne les oblige à le leur prouver et, parmi leurs prédécesseurs, nombreux ont pris soin de taire des maux ou handicaps ayant parfois eu de lourdes conséquences dans l’exercice de leurs fonctions, ce qui a imposé une forme d’omerta. De l’incapacité totale de Woodrow Wilson aux troubles cognitifs de Ronald Reagan, en passant par l’invalidité de Franklin Delano Roosevelt ou la dépression de Calvin Coolidge, les précédents sont nombreux et parfois inquiétants. Si le secret, longtemps bien gardé, de la santé des locataires de la Maison-Blanche l’est moins depuis la présidence de John Fitzgerald Kennedy, rien ne les oblige à lever le voile.
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