La Russie grignote le pays et attaque au Tatarstan
Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous tous les soirs à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici l’essentiel de la journée.
Le fait du jour
Une attaque au cœur de la Russie. « Une attaque aérienne de drones a été menée ce matin contre des usines du Tatarstan situées à Yelabuga et Nijnekamsk », a indiqué le service de presse de Rustam Minnikhanov, chef de cette république du centre de la Russie, située à plus de 1.000 kilomètres de l’Ukraine.
L’attaque « n’a pas causé de dégâts sérieux, le processus technologique des entreprises n’a pas été perturbé », assure le communiqué, sans préciser quelles usines ont été ciblées. Le ministère de la Santé du Tatarstan a cependant fait état de 13 personnes blessées par l’explosion provoquée par le drone qui sont « des étudiants, dont deux mineurs ».
Une source du secteur de la défense ukrainienne, interrogée par l’AFP, a affirmé qu’il s’agissait « d’une opération du GUR », le renseignement militaire ukrainien, qui a par le passé revendiqué de multiples attaques de ce type sur le sol russe. « Il s’agissait d’une attaque de drone ukrainien contre une entreprise qui assemblait des drones Shahed. Des dégâts importants ont été infligés sur le site», a indiqué cette source, sans préciser si l’attaque a été lancée depuis le territoire russe ou ukrainien.
Le numéro du jour
576. Il s’agit, en millions d’euros, de la contribution de l’Allemagne à l’initiative tchèque d’achats groupés de munitions hors Union européenne pour soutenir l’Ukraine. Avec cette somme, « l’Allemagne financera l’achat de 180 000 munitions » et fournira « près de 40% du montant total » promis par les Etats européens participant à ce projet, a expliqué mardi le ministère de la Défense. Ces munitions devraient être livrées « à partir de juin » sur le front ukrainien. Prague a déclaré en février avoir identifié 800 000 obus disponibles dans des pays non européens qui pourraient être rapidement envoyés en Ukraine.
La déclaration d’aujourd’hui
» Afin de minimiser les risques de sanctions secondaires, Interbank Processing Center (…) informe de la cessation du service des cartes bancaires Mir dans son infrastructure à compter du 5 avril 2024. » »
Les sanctions occidentales contre la Russie prendraient-elles effet ? Le Kirghizistan a annoncé ce mardi, via son opérateur national de paiement, qu’il abandonnerait les cartes de paiement russes Mir par crainte de « sanctions » secondaires de la part des Etats-Unis. Cette annonce intervient quelques jours après deux décisions similaires prises par les banques arméniennes et le système de paiement mobile Samsung Pay. Mi-février, le département du Trésor américain a mis en place des sanctions contre le système Mir qui « permet » à la Russie, selon Washington, « d’échapper aux sanctions financières occidentales ».
La tendance du jour
Lentement mais sûrement, les forces russes progressent en Ukraine, profitant de la pénurie de munitions du côté ukrainien. « Au total, depuis le début de l’année, 403 km2 du territoire des nouvelles régions de la Fédération de Russie sont passés sous notre contrôle », a déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgou lors d’une réunion militaire, selon son ministère. . Ce dernier que ses soldats continuaient « à pousser les unités ukrainiennes vers l’ouest ».
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Ces derniers mois, l’armée russe a revendiqué la prise de plusieurs villages et surtout d’Avdiïvka, une ville forteresse de l’est que les forces ukrainiennes tiennent tant bien que mal depuis des années. Les soldats russes n’ont cependant pas réussi à réaliser une percée majeure, de grandes sections du front restant gelées. Ils semblent néanmoins avoir profité des difficultés de l’armée de Kiev, confrontée à la pénurie de munitions, aux difficultés de recrutement et à l’arrêt des aides occidentales.
L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) a estimé la semaine dernière que la Russie s’était emparée de 505 kilomètres carrés de territoire en Ukraine depuis octobre dernier. Des « contraintes matérielles » limitent les capacités des soldats ukrainiens à « mener des opérations défensives efficaces », note l’institut.