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La Russie frappe (encore) les soldats nord-coréens au 989e jour du conflit

Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici l’essentiel de ce vendredi, au 989e jour du conflit.

Fait du jour

Depuis l’élection de Donald Trump mardi, un vent de « paix » souffle sur l’Europe. Avec un nouvel sursaut, propagé par Viktor Orbán, un Premier ministre hongrois à la fois russophile et en bons termes avec le président élu américain, et partisan d’un cessez-le-feu en Ukraine. Très heureux d’avoir réussi à réunir à Budapest les dirigeants européens, celui dont le pays préside également l’Union européenne pour encore deux mois, en a profité pour défendre sa ligne, identique à celle développée par les Russes depuis mardi.

« La situation sur le champ de bataille est évidente, c’est une défaite militaire » pour l’Ukraine, a déclaré Viktor Orbán à la radio hongroise. Donald Trump « déteste la guerre » et donc, « pour nous Européens, la situation évolue », a-t-il ajouté, estimant qu’une seule solution s’imposait désormais : « Adaptons-nous vite et passons de la guerre à la paix ».

D’autres pays se sont immédiatement précipités pour rassurer Volodymyr Zelensky. Notamment le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk qui ont publié une déclaration commune dans laquelle ils ont réaffirmé leur « détermination à apporter un soutien indéfectible à l’Ukraine et au peuple ukrainien ».

« Les Alliés sont plus déterminés que jamais à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra pour qu’elle l’emporte », a également précisé l’Otan.

Phrase du jour

 » Nous avons remis des lettres de parents ukrainiens à des prisonniers de guerre ukrainiens en Russie. » »

Cette déclaration pas si anodine vient de Dmytro Loubinets, le médiateur ukrainien des droits de l’homme. Pour la première fois depuis janvier 2023, il a rencontré ce vendredi son homologue russe Tatiana Moskalkova. En terrain quasi neutre, en Biélorussie. Cette réunion coïncide avec l’annonce du rapatriement des corps de 563 soldats ukrainiens morts en Russie. « Trois cent vingt corps de défenseurs tués dans le secteur de Donetsk et 89 soldats tombés dans le secteur de Bakhmout ont été rapatriés. Nous avons également réussi à rapatrier 154 corps des morgues de Russie», a déclaré l’organisation ukrainienne de coordination des prisonniers de guerre.

Une femme de 91 ans vivant en Ukraine a également été rapatriée en Russie, dans sa famille, en marge de la réunion des médiateurs qui auraient également échangé des listes de prisonniers.

Le numéro du jour

6. C’est le nombre d’années de prison dans « une colonie pénitentiaire », demandée ce vendredi devant un tribunal de Moscou contre un pédiatre russe de 68 ans. Nadejda Buïanova est accusée d’avoir critiqué, lors d’une conversation privée dans son bureau, « l’opération spéciale » russe en Ukraine. Elle a été dénoncée par la mère d’un de ses petits patients, veuve d’un soldat russe tué au front. L’enfant est même venu témoigner à l’audience de la « véracité » des propos dénoncés par sa mère.

Cette affaire illustre la répression impitoyable visant les voix critiques, réelles ou supposées, de la guerre en Ukraine. Les arrestations pour espionnage, trahison, sabotage, extrémisme ou pour simple critique de l’armée se multiplient, avec pour conséquence de très lourdes peines de prison pour les accusés, souvent victimes de dénonciations.

La tendance du jour

Volodymyr Zelensky a répété jeudi que 11 000 soldats nord-coréens combattent aux côtés des troupes russes dans la région de Koursk, annonçant même avoir subi leurs premières « pertes ».

Mais le Kremlin continue de intervenir face à ces renforts quelque peu embarrassants. Interrogé sur le sujet ce vendredi, son porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a renvoyé la question au ministère de la Défense, qui ne répond en principe jamais aux sollicitations des journalistes occidentaux. Jeudi déjà, le président russe Vladimir Poutine lui avait dit de ne pas exclure des exercices militaires conjoints avec la Corée du Nord. « On verra, on va pouvoir organiser des exercices. Pourquoi pas ? », a-t-il déclaré, évasivement, lors d’une tribune.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

La présence des soldats de Kim Jong-un sur le sol européen est cependant au centre des préoccupations occidentales, qui l’utilisent également comme argument pour convaincre Donald Trump de continuer à soutenir l’Otan. L’Alliance atlantique en a également donné une autre couche ce vendredi. Avec ses partenaires asiatiques – la Corée du Sud, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande – elle a condamné « fermement » l’engagement de la Corée du Nord avec la Russie. « Le déploiement de milliers de combattants constitue une dangereuse intensification du soutien déjà substantiel apporté par ce pays à la guerre d’agression que la Russie mène, en toute illégalité, contre l’Ukraine », a déclaré l’Otan.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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