La Russie demande à l’Ukraine d’extrader son chef des services secrets pour « terrorisme »
C’est ce que l’on peut qualifier de demande audacieuse, surtout au vu du contexte géopolitique. La Russie a annoncé dimanche avoir demandé à l’Ukraine d’extrader le chef des services secrets ukrainiens (SBU) et d’autres personnes qui, selon elle, sont impliquées dans des « attentats terroristes » sur son sol.
Kiev a immédiatement rejeté ces demandes, jugées « sans valeur » et « cyniques ». Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué qu’il avait demandé aux autorités ukrainiennes « d’arrêter et d’extrader immédiatement » le chef du SBU Vasyl Maliuk et d’autres, invoquant deux conventions internationales contre le terrorisme.
« Organisation d’attentats terroristes » en Russie
Selon la diplomatie russe, Vassyl Maliouk a reconnu avoir « organisé le bombardement du pont de Crimée en octobre 2022 et révélé des détails sur l’organisation d’autres attentats terroristes en Fédération de Russie ». « La partie russe exige que le régime de Kiev cesse immédiatement tout soutien aux activités terroristes, extrade les responsables et indemnise les victimes pour les dommages causés », ajoute le communiqué.
On ne sait pas exactement comment la Russie a transmis ces demandes, Kiev ayant rompu ses relations diplomatiques avec Moscou peu après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Le SBU les a qualifiés de « sans valeur » et de « cyniques ». « Les déclarations sur le terrorisme sont particulièrement cyniques venant d’un pays terroriste », a-t-il déclaré.
Le spectre de l’attentat de Moscou
En début de semaine, Vassyl Maliouk, 41 ans, qui dirige le SBU depuis un peu plus d’un an, avait ridiculisé mardi un mandat d’arrêt émis contre lui par un tribunal russe, dans le cadre d’une enquête sur une explosion meurtrière à Moscou. 2022 sur le pont de Crimée, qui relie la Russie à cette péninsule annexée.
La Crimée a été annexée par Moscou en 2014 mais est internationalement reconnue comme faisant partie de l’Ukraine. Ces échanges interviennent dans un contexte où Moscou continue d’affirmer que Kiev est impliquée dans l’attaque d’une salle de concert le 22 mars dans la banlieue de Moscou, sans en avoir apporté la preuve et alors que le groupe État islamique (EI) l’affirme.