Avez-vous manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes vous fait le point chaque soir. Entre déclarations fortes, avancées sur le front et bilan des combats, voici l’essentiel des informations de ce mercredi 3 juillet.
Le fait du jour
La Russie a revendiqué mercredi le contrôle du premier arrondissement de la ville stratégique de Chassiv Yar, dont elle tente de s’emparer depuis des mois dans l’espoir d’une percée décisive dans l’est de l’Ukraine. Sa position élevée permettrait aux troupes russes d’atteindre avec leurs canons Kramatorsk, la plus grande ville minière de la région et la garnison ukrainienne sur cette partie du front.
Par ailleurs, au moins cinq personnes ont été tuées dans un nouveau bombardement à Dnipro, grande ville du centre de l’Ukraine. Les troupes russes ont « libéré le district de Noviy » à la périphérie est de Chassiv Yar, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Située dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, la ville revêt une importance militaire majeure.
La chaîne Telegram DeepState, composée de chercheurs open source proches de Kiev, a affirmé que la zone avait été « complètement rasée » et que continuer à la contrôler ne conduirait qu’à des « pertes accrues ».
L’armée russe est à l’initiative ces derniers mois, gagnant peu à peu du terrain. Elle cherche à percer les lignes de défense ukrainiennes à l’est, pour conquérir la partie du Donbass qu’elle ne contrôle pas, plus de deux ans après le début de l’invasion. Les Russes poursuivent également leurs frappes quotidiennes, notamment sur les villes et les infrastructures énergétiques d’une Ukraine qui vit au rythme des coupures de courant.
Déclaration du jour
» « Aujourd’hui, nous avons assisté aux premiers cas de libération de prisonniers politiques en Biélorussie » »
La cheffe de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a annoncé mercredi que des prisonniers politiques avaient été libérés par la Biélorussie, un pays allié de la Russie qui fait l’objet d’une répression impitoyable. Des milliers de personnes ont été arrêtées et des opposants, des militants et des journalistes ont été condamnés à de lourdes peines ces dernières années dans ce pays membre de l’Union européenne, qui a vu des centaines de milliers de ses citoyens fuir.
L’ONG de défense des droits humains Viasna a annoncé avoir été informée de la libération de cinq personnes, deux femmes et trois hommes. Parmi les personnes libérées figure un journaliste, selon la même source. L’ONG a recensé plus de 1.400 personnes emprisonnées pour leur opposition au régime du président Alexandre Loukachenko, qui fête ce mois-ci ses 30 ans au pouvoir en Biélorussie.
Parmi les personnes libérées figure le chef d’un parti d’opposition interdit (Front populaire), Rygor Kastuev, a déclaré son gendre aux journalistes. Il avait été condamné à 10 ans de prison le 5 septembre 2022 pour « tentative de prise du pouvoir par des moyens inconstitutionnels ». Svetlana Tikhanovskaïa a ajouté que plus de 200 prisonniers politiques « sont dans un état de santé critique » et « leur vie est en grand danger » en prison.
Le nombre du jour
40 milliards d’euros par an. C’est le montant du soutien militaire à l’Ukraine sur lequel les pays de l’Otan se sont entendus mercredi, sans aucun engagement de durée, selon une source diplomatique. Cette initiative, qui sera officialisée la semaine prochaine lors d’un sommet de l’Alliance, a été lancée par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Ce dernier souhaitait un engagement pluriannuel des alliés afin d’ancrer sur le long terme cette aide militaire, indispensable à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Ce montant de 40 milliards d’euros par an correspond au niveau d’aide cumulée actuelle des pays de l’Otan, avaient indiqué Jens Stoltenberg. Washington a toutefois expliqué ne pas pouvoir s’engager juridiquement sur plusieurs années, se disant toutefois prêt à revoir cette aide en 2025, ont précisé ces diplomates à Bruxelles.
Jens Stoltenberg avait également suggéré que la répartition de cette aide soit basée sur le produit intérieur brut (PIB) de chaque pays membre de l’Alliance. Mais la Turquie s’y est refusée, selon ces sources. Le texte devait faire référence à « un partage équitable du fardeau », sans autre référence au PIB.
La tendance
Les Européens restent solidaires de l’Ukraine face à l’invasion russe et sont globalement favorables à une augmentation des livraisons d’armes à Kiev, mais sont divisés sur l’issue possible de la guerre, selon un sondage publié mercredi. Les Ukrainiens, eux aussi sondés, restent massivement opposés à toute concession territoriale à la Russie.
« Partout en Europe, il existe un fort soutien public à l’augmentation de la fourniture d’armes et de munitions à l’Ukraine par ses alliés », note le centre de recherche ECFR, qui a commandé le sondage dans 15 pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Ukraine.
Ils sont aussi majoritaires à penser que la guerre se terminera sur la base d’un accord négocié entre les belligérants (à l’exception de l’Ukraine et de l’Estonie où la majorité pense que Kiev l’emportera sur le champ de bataille), selon cette étude réalisée en mai auprès de 19.566 personnes. Ils sont aussi unis, pour les non-Ukrainiens, contre l’idée d’envoyer leurs soldats combattre en Ukraine.
En revanche, ils sont beaucoup plus divisés sur la position que l’Europe devrait adopter, entre un groupe de pays où les populations pensent majoritairement que les Européens devraient aider l’Ukraine à reconquérir ses territoires (Estonie, Suède, Royaume-Uni, Pologne, Portugal), un groupe où la majorité pense que l’Europe devrait pousser l’Ukraine à négocier (Bulgarie, Grèce, Italie, République tchèque, Suisse), un groupe indécis où les avis se partagent grossièrement entre ces deux options et ceux qui n’expriment pas d’avis précis sur cette question (Pays-Bas, Espagne, France, Allemagne).