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La Russie « cartographie les points faibles et les lignes de fracture des pays cibles »

Un gazoduc BalticConnector endommagé, reliant la Finlande et l’Estonie, dans la mer Baltique.  Photo publiée par les garde-côtes finlandais le 29 mai 2024.

Le 23 mai, vers 3 heures du matin, deux bateaux avançaient sur le fleuve Narva, qui sépare l’Estonie de la Russie. A bord, quatre hommes cagoulés. Ils ont commencé à repêcher les balises installées par l’État balte pour guider les pêcheurs et les empêcher d’entrer dans les eaux russes. Les gardes-frontières estoniens, qui ont filmé la scène, ont décidé de ne pas intervenir, de peur d’aggraver la situation. Mais pour Tallinn, il n’y a aucun doute : Moscou est responsable. Le chargé d’affaires russe est convoqué par le ministre des Affaires étrangères, Margus Tsahkna.

« Cet incident frontalier s’inscrit dans un contexte plus large de comportement provocateur et d’actions hybrides de la Russie, notamment sur ses frontières maritimes et terrestres dans la région de la mer Baltique. »a noté le lendemain, le chef de la diplomatie européenne, Joseph Borell, dans un communiqué, dans lequel il a ajouté que « de telles actions (étaient) inacceptable ».

La veille de l’affaire Beacon, le 22 mai, c’est un prétendu décret, publié sur Internet par le Kremlin, qui a mis la région en ébullition : il envisage de modifier unilatéralement les frontières maritimes de la Russie avec la Finlande et la Lituanie. Cependant, dès que les médias russes en ont parlé, le lien vers le texte a disparu. A-t-il été publié par erreur ou dans le but de tester les réactions des pays voisins ? Le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis a réagi : « Une nouvelle opération hybride russe est en cours, cette fois pour tenter de semer la peur, l’incertitude et le doute sur les intentions. (De moscou) dans la mer Baltique »il a dénoncé.

Lire le rapport (2024) | Article réservé à nos abonnés L’Estonie, un petit pays sur le pied de guerre contre la Russie

Du côté finlandais, la prudence est de mise, même si les experts y voient une tentative de déstabilisation. Le président Alexander Stubb appelle à l’action « calmement et sur la base des faits »tandis que la cheffe de la diplomatie finlandaise, Elina Valtonen, rappelle que « la distraction est aussi un moyen d’influence hybride. La Finlande ne se laissera pas distraire »elle dit.

« Affaiblir l’ordre international »

Cette ingérence russe dans la région s’est accentuée ces derniers mois. Dans un rapport d’une quarantaine de pages, publié le 27 mai et intitulé « Tracking Russian hybride warfare », des chercheurs, spécialistes des questions de sécurité, venus des quatre pays scandinaves, de Finlande et des trois États baltes, recensent différents incidents, concernant les huit pays, désormais tous membres de l’OTAN, ce qu’ils relativisent.

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Eleon Lass

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