La Russie annonce le retrait partiel de ses troupes de maintien de la paix d’Arménie
La Russie a annoncé jeudi 9 mai le retrait d’Arménie d’une partie de ses soldats et gardes-frontières, au lendemain d’une rencontre entre le président, Vladimir Poutine, et le premier ministre arménien, Nikol Pashinian, Erevan prenant depuis plusieurs mois ses distances avec Moscou. Les deux dirigeants se sont entretenus mercredi soir à Moscou, en marge d’une réunion de l’Union économique eurasienne, qui réunit les deux pays.
Le nombre de militaires impliqués n’a toutefois pas été précisé par les deux pays. Hayk Konjorian, chef du Contrat civil (le parti au pouvoir au Parlement arménien, dont M. Pashinian est également membre), a assuré jeudi que l’accord concernait l’armée russe et les postes frontières installés dans cinq régions arméniennes depuis fin 2020. le retrait ne semble cependant pas concerner la principale base militaire russe du pays, située à Gyumri (environ 3 000 soldats).
« M. Pachinian a déclaré qu’à l’heure actuelle, en raison de l’évolution de la situation, ce besoin n’existe plus. »Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi. « Le président Poutine a donc donné son accord et le retrait de nos militaires et de nos gardes-frontières a été décidé »a-t-il ajouté, cité par les agences de presse russes.
Rification entre l’Arménie et l’Occident
L’Arménie, alliée traditionnelle de la Russie, reproche à la force de maintien de la paix russe de ne pas être intervenue lors de l’offensive azerbaïdjanaise qui a reconquis l’enclave contestée du Haut-Karabakh en septembre 2023. Cette attaque a provoqué la fuite vers le territoire arménien d’environ 100 000 des 120 000 Arméniens vivant dans cette région montagneuse.
Depuis l’automne 2020, à la suite d’une guerre perdue par les séparatistes arméniens au Haut-Karabakh, 2 000 soldats de maintien de la paix russes y avaient été déployés pour faire respecter les termes du cessez-le-feu.
Face à leur inaction lors de l’offensive azerbaïdjanaise, Erevan a entamé un rapprochement diplomatique avec l’Occident. L’Arménie a notamment rejoint fin janvier la Cour pénale internationale, qui l’oblige à arrêter Vladimir Poutine s’il venait à mettre le pied sur le territoire arménien.
Les autorités arméniennes avaient déjà annoncé début mars mettre fin à la présence des gardes-frontières russes à l’aéroport international d’Erevan. Le 17 avril, le Kremlin affirmait que les soldats russes déployés au Haut-Karabakh avaient entamé leur retrait.