La Russie accusée d’avoir exécuté des soldats ukrainiens par un rapport de l’ONG Human Rights Watch

Un rapport de l’ONG accuse la Russie d’avoir exécuté des combattants ukrainiens au front alors qu’ils s’étaient rendus.

Au moins 15 soldats ukrainiens auraient été abattus depuis décembre 2023.

Ce sont des crimes de guerre, dénonce Human Rights Watch.

La Russie est à nouveau accusée de crimes de guerre. Dans un rapport publié ce jeudi 2 mai, l’ONG Human Rights Watch (HWR) accuse les forces russes d’avoir exécuté au moins 15 soldats ukrainiens depuis décembre 2023, date à laquelle ils s’étaient rendus. « Ces incidents devraient faire l’objet d’une enquête crimes de guerre« a dénoncé l’ONG, fondant ses accusations sur l’étude de plusieurs vidéos.

« Tirez sur tout le monde »

C’est notamment à partir de l’analyse d’images de drones publiées sur les réseaux sociaux que l’ONG a identifié trois cas d’exécutions sommaires. « Dans ces cas, les soldats ont démontré une intention claire de se rendre et, puisqu’ils ne participaient plus aux hostilités, ils étaient considérés comme hors de combat et ne pouvaient être pris pour cible en vertu du droit international humanitaire ou des lois de la guerre.souligne Human Rights Watch.

L’un des autres incidents repérés par HRW montre au moins sept soldats ukrainiens sortant d’un abri entre des arbres. Dans la vidéo, ils enlèvent leurs gilets pare-balles, l’un des soldats enlève même son casque et ils s’allongent tous face contre terre devant cinq militaires armés, identifiés comme russes par l’ONG. Dans la suite de la vidéo, trois soldats russes tirent sur les soldats ukrainiens qui se sont rendus. Six d’entre eux restent face cachée tandis que le dernier tente de pénétrer dans l’abri. Il est immédiatement abattu. L’événement était daté du 25 février et s’est déroulé près du village d’Ivanivske, dans la région de Donetsk.

Ces quelques exemples ne sont pas des cas isolés selon l’ONG, qui cite une dernière vidéo publiée le 5 février. Des images de drone montrent un groupe d’Ukrainiens, sans savoir s’ils se rendent ou non. On entend alors une voix dire dans la vidéo, en russe : « Ne faites aucun prisonnier, tirez sur tout le monde ». « L’analyse audiovisuelle des images permet de conclure que le drone est russe »précise l’ONG dans son rapport, qui se demande si ces exécutions résultent d’une initiative personnelle des militaires ou d’ordres de leur hiérarchie.

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En tout cas, ce n’est pas la première fois que la Russie est accusée d’exécuter des soldats ou des prisonniers de guerre qui se rendaient. La mission d’observation des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine a relevé dans un rapport publié en mars 2023 l’exécution de 15 prisonniers de guerre ukrainiens par l’armée russe ou le groupe Wagner au cours de la première année d’invasion en Ukraine.

Cependant, selon le droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit armé doivent traiter les forces armées avec humanité et en toutes circonstances. « hors combat » tout comme les soldats qui sont arrêtés et deviennent prisonniers de guerre. « Tuer, maltraiter ou torturer délibérément ces forces constitue un crime de guerre. L’ordre de tuer des prisonniers de guerre ou d’exécuter des soldats qui se rendent plutôt que de les capturer, appelé « pas de quartier à donner », est strictement interdit par le droit international humanitaire. », rappelle Human Rights Watch. Contacté, le ministre russe de la Défense n’a pas réagi à ces allégations.