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La résurrection discrète de Camaïeu, avec presque aucun employé Camaïeu

La résurrection discrète de Camaïeu, avec presque aucun employé Camaïeu
Le rayon « Be Camaïeu » de la nouvelle boutique Celio de Lille, le 29 août 2024.

« Est-ce qu’ils ont des vêtements pour femmes maintenant ? » Dans la nouvelle boutique Celio de Lille, parmi les mannequins femmes habillées de pantalons et de chemises unis aux couleurs pastel, Clémence, 18 ans, pose la question à son petit ami Valentin : est-ce qu’elle vient « habillez-vous pour la rentrée scolaire »En shoppeuse aguerrie, la jeune fille (qui n’a pas donné son nom) a remarqué cette entrée inédite de Celio sur le marché du prêt-à-porter féminin sous un nom qui ne lui disait rien, mais qui renaît après une fin traumatisante et un gâchis social : Camaïeu.

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Acheté aux enchères en décembre 2022 par Celio pour 1,8 million d’euros, le nom de l’ancienne société nordiste, liquidée en octobre de la même année, désigne désormais les articles féminins vendus par l’enseigne de vêtements masculins. Le premier de ces magasins « mixtes » a été inauguré, jeudi 29 août, dans le centre commercial Westfield de Lille par les patrons de Celio. Mais Camaïeu apparaît discrètement. Hormis un néon « Be Camaïeu » suivi d’un astérisque à côté du slogan de Celio « Be normal » au-dessus de l’entrée du magasin, rien n’annonce le retour de la marque.

Vingt-deux mois plus tôt, la disparition de l’enseigne – 511 magasins fermés en France, 2 600 salariés licenciés – avait suscité une vive émotion. Et pour la plupart des anciens salariés, cette « renaissance » ça me rappelle de très mauvais souvenirs. « Je ne suis pas content du tout. Sur les 150 personnes avec qui j’ai travaillé à l’entrepôt de Roubaix (Nord)il y en a encore une centaine qui n’ont pas trouvé de travail », raconte un ancien employé du service logistique, resté trente ans chez Camaïeu.

« Parlons plutôt du futur »

Elle souhaite rester anonyme. « pour éviter les soucis » avec l’entreprise où elle a retrouvé du travail, et n’imagine pas un seul instant qu’elle franchirait un jour la porte d’une boutique Celio pour s’habiller chez Be Camaïeu. « Nous allons boycotter. La marque, c’est nous, pas eux. » La décision a été prise sur le groupe WhatsApp d’anciens employés avec lesquels elle est restée en contact.

« Parlons plutôt du futur »a proposé Marc Grosman à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle boutique Celio-Camaïeu. Cofondateur de la marque Celio avec son frère Laurent, Marc Grosman a investi entre 15 et 20 millions d’euros pour proposer des articles féminins Camaïeu dans ses boutiques. Douze en France à ce jour – nouvelles ou agrandies pour l’occasion. Une centaine de salariés ont été embauchés, dont dix anciens salariés de Camaïeu.

Dans la tête des frères Grosman (présents dans le classement des 500 plus grosses fortunes de France établi par le magazine Défis), le rachat de la marque Camaïeu répondait à un objectif bien précis : élargir l’offre et concurrencer ainsi les grands noms internationaux du prêt-à-porter.

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