Cette sage-femme professionnelle entre dans la Résistance en 1942 au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).
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La résistante Madeleine Riffaud est décédée mercredi 6 novembre, à l’âge de 100 ans, a annoncé son éditeur Dupuis, confirmant une information du quotidien. Humanitépour lequel elle était correspondante de guerre. « Une héroïne est partie. Son héritage : un siècle de combats”» a fait l’éloge du journal, dans lequel elle a couvert les guerres d’Algérie et du Vietnam.
Le 23 août, jour de son 100ème anniversaire, Madeleine Riffaud publie le troisième et dernier tome de Madeleine, résistante (éditions Dupuis), ses mémoires de guerre en bande dessinée, avec Dominique Bertail au dessin et Jean-David Morvan au scénario.
Ce dernier lui a rendu hommage sur Facebook en publiant une photo d’elle, âgée, posant sur un canapé. « Elle est de plus en plus endormie ces derniers temps, ça a été difficile. Elle a eu une vie de combats et de souffrances, mais ce matin, elle a juste arrêté de respirer. »a déclaré le scénariste à Libérer.
Née en 1924 dans la Somme, cette fille unique d’instituteurs entre dans la résistance à 16 ans. Etudiante sage-femme à Paris, elle devient agent de liaison avec ses camarades communistes des Francs-tireurs et partisans (FTP) à la faculté de médecine. Elle devient « Rainer », en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke, pour signifier qu’elle « n’est pas en guerre contre le peuple allemand, mais contre les nazis ».
Le massacre d’Oradour-sur-Glane, village de sa jeunesse décimé en juin 1944, provoque son passage aux armes. Le 23 juillet, elle a tiré deux balles dans la tête d’un officier nazi sur le pont Solférino à Paris. « Je regrette d’ailleurs d’avoir tué cet homme. Vous êtes là. Vous regardiez la Seine. Peut-on être méchant quand on regarde la Seine ? Peut-être que c’était un type bien. Mais ça… Bon, c’est la guerre »dit-elle.
Après la Libération, elle souhaite s’engager dans l’armée, mais n’a pas 21 ans. Son engagement s’arrête là. Sans nouvelles de ses amis déportés, hantée par le souvenir des prisons, elle sombre dans la dépression alors qu’elle raconte dans Nous l’appelions Rainer. Touché par sa détresse, Paul Eluard la prend sous son aile, préface son recueil de poèmes Le poing ferméen 1945. Il l’emmène chez Picasso qui la peint – un petit visage déterminé encadré d’épais cheveux bruns – et la présente à l’écrivain du Vercors.
Cela commence alors à Ce soirun journal communiste édité par Aragon. Ensuite, pour Humanitéelle couvre la guerre d’Indochine où Ho Chi Minh la reçoit comme « sa fille ». Elle se rend clandestinement en Algérie où elle échappe à une attaque de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète). Elle dénonce les tortures pratiquées à Paris contre les militants du FLN (Front de libération nationale). Puis elle retourne au Vietnam et couvre la guerre pendant sept ans. A son retour, elle travaille comme infirmière auxiliaire dans un hôpital parisien et dénonce, en Les draps de la nuitvendu à un million d’exemplaires, la misère de l’Assistance publique.