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La résistante Madeleine Riffaud est décédée à l’âge de 100 ans : Actualités

La résistante Madeleine Riffaud est décédée à l’âge de 100 ans : Actualités

La résistante Madeleine Riffaud est décédée mercredi à l’âge de 100 ans, après avoir été correspondante de guerre et avoir révélé ses secrets sur le tard dans la bande dessinée.

«C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de la résistante, poète, écrivaine, journaliste et correspondante de guerre Madeleine Riffaud», a indiqué l’éditeur Dupuis dans un communiqué.

« Elle est décédée ce matin, paisiblement dans son lit, entourée de ses proches », a-t-il ajouté.

« Une héroïne est partie. Son héritage : tout un siècle de combats », vante L’Humanité pour lequel elle a couvert les guerres d’Algérie et du Vietnam.

« C’était un personnage de roman, avec une existence tissée par la lutte, l’écriture, trois guerres et un amour. Une vie d’une folle intensité, après une enfance dans les décombres de la Grande Guerre, depuis sa première non dans la résistance au maquis. du Sud-Vietnam », souligne le quotidien.

Le 23 août 2024, jour de son 100e anniversaire, Madeleine Riffaud publie le troisième et dernier tome de « Madeleine, résistante » (éd. Dupuis), ses mémoires de guerre en bande dessinée, avec Dominique Bertail au dessin, et Jean-David Morvan au scénario. Ce dernier lui a rendu hommage sur Facebook en publiant une photo d’elle, âgée, posant sur un canapé.

Il a également salué son « immense talent de conteuse doublé d’un sens aigu de la formule », dans un communiqué commun avec la traductrice Éloïse de la Maison et le sociologue du travail Philippe Denimal.

« Je salue la mémoire de cette héroïne au courage admirable et exemplaire », a réagi la ministre de la Culture Rachida Dati dans un communiqué, rappelant que Madeleine Riffaud était aussi poète et proche de Paul Eluard, qui a publié ses œuvres.

– « Snob » –

Née en 1924 dans la Somme, cette fille unique d’instituteurs entre dans la résistance à 16 ans.

Etudiante sage-femme à Paris, elle devient agent de liaison avec ses camarades communistes des Francs-tireurs et partisans (FTP) à la faculté de médecine. Elle devient « Rainer » – en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke – pour signifier qu’elle « n’est pas en guerre contre le peuple allemand mais contre les nazis ».

Le massacre d’Oradour-sur-Glane, village de sa jeunesse décimé en juin 1944, provoque son passage aux armes. Le 23 juillet, elle a tiré deux balles dans la tête d’un officier nazi sur le pont Solférino à Paris.

« Je regrette d’ailleurs d’avoir tué cet homme. Vous êtes là. Vous regardiez la Seine. Peut-on être méchant quand on regarde la Seine ? Peut-être que c’était un type bien. Mais ça… eh bien, c’est la guerre, » dit-elle.

Le monde politique lui a également rendu hommage mercredi.

Le gouvernement a ainsi rappelé dans une publication sur

« Arrêtée et torturée par la Gestapo, journaliste engagée aux côtés des grévistes des mineurs de 1948, des Algériens et des Vietnamiens contre le pouvoir colonial : elle aura mené une vie de lutte pour l’émancipation », a rappelé de son côté le député de gauche. François Ruffin.

Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a rappelé que Madeleine Riffaud était décédée « le jour de l’élection de Trump ». « Comme un dernier pied de nez aux fascistes de tous bords, que vous aurez combattus toute votre vie », a-t-il écrit sur X.

publié le 6 novembre à 20h03, AFP

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