« La résistance aux antibiotiques est une conséquence des systèmes de santé défaillants »

Yvan Hutin est directeur du département Surveillance, prévention et contrôle de la résistance aux antimicrobiens de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Médecin et épidémiologiste, il a travaillé dans plusieurs pays de la Méditerranée orientale et en Asie, dont le Pakistan.

Comment pouvons-nous lutter contre la résistance aux antibiotiques à l’échelle mondiale ?

La résistance aux antimicrobiens est véritablement un sujet mondial. Mais la situation est très contrastée. Dans les pays dotés de systèmes de santé solides, les problèmes de résistance sont moins nombreux. La principale préoccupation aujourd’hui concerne les personnes à revenu intermédiaire dont les systèmes de santé se développent. Si la lutte contre la résistance aux antibiotiques nécessite de prévenir les infections, de les diagnostiquer et de les traiter, le manque de structures adéquates a des effets en chaîne. Lorsque la prévention des infections par la vaccination, l’assainissement de la distribution d’eau et l’hygiène hospitalière échoue et que, de plus, le pays ne dispose pas de bonnes capacités de diagnostic, on traite à l’aveugle et on provoque une résistance aux antibiotiques.

Il vous reste 64,27% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.