La Réserve fédérale (Fed) baisse ses taux mais reste prudente pour 2025
Comme d’habitude : Sans commentaire sur les élections américaines, la Réserve fédérale (Fed) a approuvé sa deuxième baisse consécutive de ses taux directeurs, mais à un rythme moins agressif qu’en septembre où la banque centrale avait surpris avec une première baisse de 50 points de base.
Cette fois, le Comité fédéral de l’Open Market (FOMC), qui décide de la politique monétaire, a décidé une baisse de 25 points de base, dans une fourchette de 4,5 à 4,75%, comme l’attendaient les marchés. Et comme prévu, cela laisse la porte ouverte à une troisième baisse en décembre, également de 25 points de base.
Le communiqué publié par la Fed souligne cependant un léger changement de perception dans la poursuite de ses objectifs de réduction de l’inflation tout en évitant une récession. Bref, le ton est moins rassurant qu’en septembre. « La Fed a souligné que les perspectives économiques étaient plus incertaines et que l’inflation restait élevée »souligne, dans une note, Mahmood Pradhan, économiste en chef d’Amundi Investment Institute.
Lors de la conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, l’une des bêtes noires de Donald Trump, fraîchement élu président des Etats-Unis, avec sans doute une majorité au Congrès, s’est montré prudent sur le cours des événements, alors que le consensus des marchés attendait, pour l’année prochaine, une baisse régulière de 25 points de base à chaque réunion du FOMC jusqu’à l’été. Il a toutefois reconnu que la politique monétaire américaine restait en territoire restrictif.
Pas de démission
Si le grand financier a bien sûr refusé de commenter les résultats des élections, il n’a pas hésité à lancer des avertissements implicites à l’adresse de la prochaine administration.. « Le déficit croissant et la politique budgétaire globale constituent des vents contraires pour l’économie »a-t-il déclaré.
Si le président de la Fed a jugé globalement que l’économie était en bonne santé, il a néanmoins reconnu que les ménages ressentent toujours les effets des prix élevés. Cette thématique de l’inflation et du pouvoir d’achat est une des raisons avancées pour expliquer le succès électoral de Donald Trump et la déroute de Kamala Harris et du camp démocrate. Or, le programme économique de Donald Trump, basé sur l’expulsion de millions de travailleurs illégaux et des droits de douane massifs, est clairement inflationniste. C’est aussi la raison pour laquelle les taux longs américains se sont raidis autour de 4,3%-4,4% ces derniers jours.
En réponse à une question d’un journaliste, Jerome Powell a sobrement mais fermement exclu de démissionner de son poste alors que son mandat court jusqu’en 2026. Précisant toutefois que la loi ne permettait pas – en insistant beaucoup sur la phrase – qu’il soit licencié ou voire rétrogradé, comme Donald Trump l’avait un temps envisagé. Pour les observateurs, le nouveau président des Etats-Unis ne devrait finalement pas batailler avec la Fed avant le départ de son président, Jerome Powell, mi-2026.