la répression des fraudes met en garde contre certaines pratiques trompeuses
Le marché des contrats d’assurance obsèques a représenté, l’an dernier, 1,8 milliard d’euros.
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La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) appelle les consommateurs à la vigilance face aux « pratiques commerciales trompeuses persistantes dans les secteurs de l’assurance obsèques et des services funéraires »selon un communiqué de la DGCCRF reçu par franceinfo, jeudi 31 octobre. Lors de sa dernière enquête, réalisée en 2022, un tiers des opérateurs contrôlés ont été sanctionnés, alors qu’un décès sur trois est couvert par un contrat d’assurance obsèques en France.
Les contrats d’assurance obsèques sont généralement souscrits par les jeunes retraités ou les personnes récemment entrées en maison de retraite, pour épargner à leurs proches les frais de leurs obsèques. Le marché attractif gagne des adhérents, il représentait l’année dernière 1,8 milliard d’euros (5,4 millions de contrats en 2023, en hausse de 3,4% par rapport à 2022). Or, sollicité par le ministre chargé de l’Economie et des Finances, le Comité consultatif du secteur financier (CCRF) a constaté que ces contrats d’assurance faisaient globalement défaut. « lisibilité ». Dans une note publiée le 15 octobre, le CCRF demande à « uniformiser les supports de présentation des offres » et « renforcer l’information des familles ».
L’assurance obsèques peut être souscrite auprès des compagnies d’assurances, des banques, des mutuelles, des courtiers ou des exploitants de pompes funèbres. Or, la dernière enquête DGCCRF réalisée en 2022 révèle qu’un tiers des 69 professionnels présentés « anomalies ». Certaines publicités des opérateurs sont incorrectes ou omettent des informations importantes : elles ne mentionnent pas le « reste dépendant » de la famille ou les conditions de paiement de l’assurance.
Le professionnel pouvait même parfois se réserver le droit de modifier des clauses du contrat sans en parler à la famille, ce qui lui permettait d’exclure certains cas, par exemple pour des décès liés à une catastrophe naturelle ou à une maladie comme une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral ( environ 50 000 décès par an), mais les services d’enquête de la DGCCRF ont obtenu la suppression d’une partie de ces « clauses abusives ».
Une autre enquête, réalisée en 2020, deux ans plus tôt, révélait que les deux tiers (68%) des 623 opérateurs présentaient le même type d’anomalies, qui se traduisent généralement par des coûts supplémentaires pour les familles. Ils ont régulièrement fait preuve d’opacité sur la question de savoir ce qui était ou non couvert par le contrat (le cercueil et la crémation sont obligatoires, mais pas les fleurs ou les articles de toilette funéraires, par exemple). La DGCCRF a émis plus de 200 avertissements, plus de 200 injonctions, amendes et procès-verbaux à la suite de ces investigations.
Les assureurs, pointés du doigt, viennent de s’engager à changer leurs pratiques d’ici l’été avec des contrats plus clairs et plus de garanties. Une nouvelle enquête DGCCRF est en cours et se poursuivra jusqu’en 2025, avec 1 000 opérateurs contrôlés pour établir un inventaire actualisé du secteur. La Répression des fraudes conseille aux personnes âgées d’informer au mieux leurs proches, et aux familles de se renseigner sur les contrats en comparant les offres avec les devis et, en cas de litige, de contacter le médiateur et de déposer un signalement sur la plateforme SignalConso.