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La rentabilité s’effondre au premier semestre sous l’effet des coûts spatiaux

La rentabilité s’effondre au premier semestre sous l’effet des coûts spatiaux

Un mois après l’annonce de son  » avertissement sur les bénéfices « Avec une révision à la baisse de ses prévisions annuelles, Airbus a publié ses résultats du premier semestre 2024. Et ceux-ci confirment le début d’année difficile pour le groupe européen d’aéronautique et de défense. Si l’activité continue de croître, la rentabilité recule fortement même si Airbus reste dans le vert. C’est la division Airbus Defence and Space qui handicape sérieusement l’ensemble, même si tout n’est pas au beau fixe dans les autres branches.

Le groupe a publié un résultat opérationnel en baisse de 23% au premier semestre 2024 par rapport à la même période l’an dernier. Il est ainsi passé sous la barre des 1,5 milliard d’euros, malgré un chiffre d’affaires en hausse de 4% à 29 milliards d’euros. La chute est encore plus vertigineuse lorsqu’on prend en compte le résultat opérationnel ajusté. Dopé l’an dernier par des éléments exceptionnels, il s’est effondré de 47% cette année, notamment en raison de problèmes sur le segment spatial. Le bénéfice net a lui aussi chuté, divisé presque par deux, à 825 millions d’euros.

« Les résultats financiers du premier semestre reflètent principalement des charges importantes dans notre activité spatiale. Nous nous attaquons aux causes profondes de ces problèmes », a déclaré Guillaume Faury, Président exécutif d’Airbus.

Airbus et Thales envisagent sérieusement une fusion de leurs activités spatiales

Toutes les options sont ouvertes

Et pour cause, Airbus a répercuté près d’un milliard d’euros de charges supplémentaires pour le premier semestre 2024, après les 600 millions d’euros de l’an dernier. « Ces charges sont principalement liées à la mise à jour des hypothèses sur les calendriers, la charge de travail, les sources d’approvisionnement, les risques et les coûts sur la durée de vie de certains programmes de télécommunications, de navigation et d’observation »le groupe avait précisé en juin.

Cela se traduit par une perte opérationnelle de 760 millions d’euros, voire plus si l’on tient compte des éléments non récurrents (perte ajustée de plus de 800 millions d’euros). Un chiffre significatif pour une activité qui génère un chiffre d’affaires de près de 5 milliards d’euros, en légère hausse (7%) par rapport au premier semestre 2023.

Lors d’une conférence de présentation des résultats, le patron d’Airbus a assuré que « toutes les options » étaient à l’étude pour redresser et restructurer l’activité spatiale du groupe, y compris la possibilité d’une fusion ou d’une fusion-acquisition en plus du renforcement en cours de la gouvernance. La galerie Il y a deux semaines, selon plusieurs sources concordantes, Airbus et Thales étudieraient à nouveau et très sérieusement une fusion de leurs activités spatiales réunies au sein d’Airbus Defence & Space (Airbus DS) et Thales Alenia Space (TAS).

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La chaîne d’approvisionnement pèse toujours

La situation est plus favorable pour le cœur de métier, à savoir l’aviation commerciale, qui continue de générer la majorité de l’activité et des bénéfices. Mais les difficultés persistantes de la chaîne d’approvisionnement continuent d’affecter sévèrement les performances de la division. « Cela vient principalement des équipements de cabine, notamment des sièges, mais pas seulement, cela vient des moteurs, de Pratt & Whitney comme de CFM International, ou encore des trains d’atterrissage »a détaillé Guillaume Faury, qui précise que les problèmes se concentrent sur quelques grands équipementiers avec lesquels le dialogue se passe bien.

Malgré les efforts consentis et les coûts engagés, le nombre de livraisons n’a augmenté que marginalement par rapport au premier semestre 2023, passant de 316 à 323 unités, ce qui rappelle qu’Airbus a réduit son objectif annuel à 770 appareils en 2024 (contre 800 initialement prévus).

« Dans le domaine des avions commerciaux, nous nous concentrons sur les livraisons et préparons les prochaines étapes de la montée en puissance, tout en répondant aux défis spécifiques de la chaîne d’approvisionnement et en protégeant l’approvisionnement des lots de travaux clés », a expliqué Guillaume Faury.

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Le chiffre d’affaires a encore progressé de 4% à plus de 21 milliards d’euros. Et les résultats de cette division sont plutôt positifs en termes de rentabilité. Après avoir fortement baissé l’année dernière à la même période, le résultat d’exploitation de l’activité Avions commerciaux a augmenté de manière significative (+29%) à près de deux milliards d’euros. Le résultat d’exploitation ajusté se situe dans la même fourchette.

Enfin, Airbus Helicopters a stagné en termes de revenus, à 3,2 milliards d’euros, et a vu son résultat opérationnel chuter de 14%, à 230 millions d’euros.

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