La rénovation ralentie, les loueurs de meublés pénalisés… les logements verbalisés dans le projet de budget 2025
Le projet de loi de finances pour 2025 a été défloré hier par Antoine Armand et Laurent Saint-Martin, respectivement ministre des Finances et ministre du Budget. Bien qu’il comprenne plusieurs mesures fiscales clés, le budget laisse encore une fois de côté le logement.
Ne dit-on pas que l’histoire est un éternel commencement ? Comme l’année dernière, la part du logement dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 est réduite à son strict minimum. Ce n’est pas vraiment une surprise, on connaît le manque d’appétit d’Emmanuel Macron pour ce secteur. Indice supplémentaire, il avait à peine été évoqué par Michel Barnier dans son discours de politique générale du 1euh en octobre dernier.
Les ambitions de rénovation énergétique mises à mal
Après les annonces par le Premier ministre d’un probable report des échéances de décence énergétique – interdiction de location (location, renouvellement et renouvellement des baux) des logements classés G à partir de l’année prochaine, de ceux classés F en 2028 et de ceux classés E en 2034 – un autre frein est donné à la rénovation énergétique avec une coupe d’un milliard d’euros dans le budget de MaPrimeRénov par rapport à 2024. Des économies qui semblent incompatibles avec la priorité, depuis deux ans, aux rénovations de grande ampleur et à la réduction des coûts restants pour les maîtres d’ouvrage. qui doit entrer en vigueur le 1euh janvier prochain.
Enfin, pour suivre la législation européenne, l’installation d’une chaudière à gaz ne bénéficiera plus du taux réduit de TVA de 5,5% mais sera soumise au taux intermédiaire de 10%. Cette mesure représente 200 millions d’euros de recettes supplémentaires pour l’État.
Une extension du PTZ aux contours encore flous
Le ministre des Finances a confirmé hier après-midi que le PTZ – un prêt à taux zéro qui permet aux primo-accédants, sous conditions de ressources, d’emprunter jusqu’à 40 000 euros sans intérêts – serait étendu à l’ensemble du territoire. . Pour l’instant, les bâtiments neufs sont éligibles dans les zones tendues et les bâtiments anciens (avec travaux obligatoires) dans les zones détendues. Ces distinctions risquent-elles de disparaître ? Et quel sera le sort des logements individuels, privés d’accès au PTZ depuis cette année ? Les débats parlementaires, que l’on imagine houleux, devront définir les contours de cette – énième – version du PTZ.
Loueurs de meublés, la fin de l’exonération fiscale
Sans surprise, les propriétaires de locations meublées ayant opté pour le régime réel LMNP (par opposition au régime « micro ») sont sur la sellette. Jusqu’à présent, ils dépréciaient les biens immobiliers et les meubles tout en bénéficiant des conditions fiscales sur les plus-values immobilières pour les particuliers. La plus-value imposable est alors déterminée par la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition du bien immobilier, sans tenir compte d’éventuelles dépréciations déduites.
Le PLF envisage de réintégrer ces amortissements dans le calcul de la plus-value, ce qui augmenterait significativement la base imposable et se traduirait par un gain de 200 millions d’euros pour les finances publiques. Pour le reste, le calcul de la plus-value continuerait d’être calqué sur celui des particuliers avec une réduction pendant la durée de détention conduisant à une exonération totale après 30 ans et une imposition au taux de 19%, majoré des cotisations sociales. à 17,2%, soit 36,2%. A noter que lors de l’étude du PLF 2024, un amendement prévoyant cette refonte des plus-values LMNP avait été rejeté par le gouvernement de l’époque.