Nouvelles

la rencontre tendue entre Michel Barnier et les macronistes

Le Premier ministre a participé ce mardi matin à la réunion du groupe des députés Renaissance avant la présentation du budget 2025. Mais les échanges qui devraient réchauffer l’atmosphère ont tourné au vinaigre et tendu encore plus les relations entre Matignon et la macronie.

Une séance de câlinothérapie qui tourne mal. A deux jours de la présentation du budget 2025 dans un contexte financier particulièrement tendu, Michel Barnier s’est rendu à la réunion du groupe des députés Renaissance. Avec un seul objectif : adoucir les contours face à des hausses d’impôts ciblées qui ne satisfont pas une partie du camp présidentiel.

«C’est important pour moi d’être ici aujourd’hui», a d’abord expliqué le Premier ministre, qui assistait pour la première fois à cette réunion qui a lieu tous les mardis. L’occasion pour lui aussi d’afficher son entente avec le président.

Attal estime avoir évité « le pire »

« Ma relation avec le président est fluide et assez simple », a assuré le nouveau chef du gouvernement, se disant « fier d’avoir une dizaine de députés Renaissance » dans son gouvernement et « reconnaissant » pour leur travail.

De quoi détendre un peu l’ambiance alors qu’Antoine Armand, deux jours à peine après sa nomination à la tête du ministère de l’Économie, était sévèrement réprimandé par le chef du gouvernement pour avoir exclu le RN de « l’arc républicain ».

Après des échanges tendus entre Gabriel Attal et Michel Barnier à la fin du discours de politique générale, le président des députés Renaissance a également joué la carte de la bienveillance.

« Ça aurait pu être le pire (en tant que Premier ministre) et c’est le meilleur qui en ressort », estime l’ex-locataire de Matignon.

L’épineux sujet des hausses d’impôts

Mais plus que sur ses relations avec l’Élysée ou ses ministres, c’est sur le budget 2025 que le Premier ministre devrait franchir le cap. Le texte prévoit 60 milliards d’euros d’économies, dont 40 milliards de réductions de dépenses et 20 milliards d’augmentations d’impôts. Michel Barnier a déjà annoncé des hausses d’impôts pour les plus riches et les grandes entreprises, tout en excluant toute hausse de l’impôt sur le revenu.

Mais la stratégie fiscale adoptée par Matignon a provoqué la colère de Gérald Darmanin et de Gabriel Attal qui n’ont cessé de rappeler que la macronie refusait d’augmenter les impôts depuis sept ans.

« Je prends le risque d’être impopulaire, mais pas le risque d’être irresponsable », a répondu le Premier ministre, assurant que « son objectif » était de « faire preuve de responsabilité ».

« Je ne veux pas qu’on touche les plus faibles, les classes moyennes, les petites et moyennes entreprises », a encore défendu Michel Barnier.

Des députés qui se lèvent pour faire pression

La macronie n’a pas digéré ces derniers jours que les retraités seront probablement associés au budget 2025. Le gouvernement envisage de reporter l’indexation des retraites à l’inflation du 1er janvier au 1er juillet 2025.

La méthode a d’ailleurs déplu puisque plusieurs pistes d’économies ont été évoquées ces derniers jours dans la presse, de l’éventuelle hausse de la fiscalité sur les jeux en ligne à la potentielle réduction du coût des consultations médicales à domicile. le médecin généraliste.

Visiblement pas convaincus, plusieurs députés rompus aux questions budgétaires se sont levés pour exiger de Michel Barnier des précisions sur les chiffres du déficit, la feuille de route de réduction des dépenses et une trajectoire précise de redressement des comptes publics.

De quoi faire pression sur le Premier ministre, avant une conférence de presse de Gabriel Attal ce mercredi sur le budget. Le chef du gouvernement a-t-il convaincu les députés ? Rien n’est moins sûr.

« Je vous demande de faire attention à ce que vous dites »

Plusieurs échanges ont été très tendus. Alors qu’un député lui disait « enfin, vous venez nous voir », Michel Barnier a répondu : « Je vous demande de faire attention à ce que vous dites, vraiment ».

Interrogé par un député, Michel Barnier a encore regretté « de s’exprimer pour le critiquer ».

« Que des remarques dures »

Autant dire que le style du Premier ministre, qui avait promis lors de son discours de politique générale « de dire ce qu’il pense », passe mal à Renaissance.

« Il n’y a pas d’éléments de fond, il n’a que des propos acerbes », affirme un proche de Gabriel Attal, regrettant que le Premier ministre ne réponde pas précisément à leurs questions avant de partir en cours. route de la réunion. C’est finalement Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget, qui s’en est chargé dans une ambiance glaciale.

L’ambiance sera-t-elle meilleure lors des prochaines visites de Michel Barnier ? La question est ouverte alors que les prochaines semaines s’annoncent déjà très tendues à l’Assemblée nationale lorsque les députés examineront le budget dans l’hémicycle.

Anne Saurat-Dubois avec Marie-Pierre Bourgeois

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page