La rencontre Orban-Poutine provoque un immense malaise au 863e jour du conflit
Avez-vous manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes vous fait le point chaque soir. Entre déclarations fortes, avancées sur le front et bilan des combats, voici l’essentiel des informations de ce vendredi 5 juillet.
Le fait du jour
Vladimir Poutine a campé sur ses positions vendredi en recevant au Kremlin le Premier ministre hongrois Viktor Orban pour discuter du conflit en Ukraine, une rencontre qui a suscité un fort mécontentement dans la diplomatie européenne. « La Russie veut une fin complète et définitive du conflit, la condition pour cela est (…) le retrait complet de tous les soldats ukrainiens des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Zaporijjia et de Kherson », a déclaré le président russe à la presse à l’issue de la rencontre avec Orban, réitérant ses exigences que Kiev et les Occidentaux avaient déjà écartées mi-juin.
« Il reste encore beaucoup de pas à faire » pour « mettre fin à la guerre » et « établir la paix », a reconnu le dirigeant hongrois, aux côtés de Vladimir Poutine. « Il y a de moins en moins de gens qui peuvent parler à tous les belligérants et la Hongrie » est en mesure de le faire, a-t-il assuré.
Le chef de l’Etat russe a profité de la visite de son seul allié au sein de l’Union européenne pour embarrasser Bruxelles, tout cela à quelques jours d’un sommet de l’Otan à Washington où l’Ukraine sera évoquée. Au début de cette réunion, Vladimir Poutine a souligné que le Premier ministre hongrois était arrivé à Moscou « non seulement en tant que partenaire de longue date mais aussi en tant que président du Conseil » de l’Union européenne.
L’ambiguïté du double rôle de Viktor Orban, chef du gouvernement hongrois et président du Conseil de l’UE, irrite les partenaires européens de Budapest, qui se présentent comme des soutiens indéfectibles de l’Ukraine et ont coupé les ponts avec la Russie.
Déclaration du jour
» Nous rappelons que pour notre pays le principe « pas d’accord sur l’Ukraine sans l’Ukraine » reste inviolable. »
Les mots sont signés par le ministère ukrainien des Affaires étrangères, qui est pour le moins en colère. La diplomatie ukrainienne a en effet fustigé ce vendredi la visite « sans aucun accord » avec Kiev de Viktor Orban à Moscou pour discuter de l’Ukraine avec Vladimir Poutine. « La décision d’effectuer ce voyage a été prise par la partie hongroise sans aucun accord ni coordination avec l’Ukraine », a indiqué le ministère ukrainien.
Viktor Orban, qui s’est attiré les foudres des Européens en raison de sa complaisance envers le Kremlin, s’est présenté à Moscou comme étant en mission pour la paix. Il s’est rendu mardi à Kiev pour rencontrer le président Zelensky, une première malgré les relations froides entre les deux pays. Lors de cette visite, il a jugé que l’Ukraine devait accepter un cessez-le-feu, une position pourtant balayée par les Occidentaux et les Ukrainiens, Kiev exigeant le retrait des troupes russes et le respect de son intégrité territoriale.
Le nombre du jour
Sept. C’est le nombre de civils morts vendredi dans le conflit russo-ukrainien. Les frappes russes ont d’abord fait quatre morts et 23 blessés dans l’est de l’Ukraine, près de la ville de Donetsk. « Il est dangereux de rester ici, comme dans le reste de la région de Donetsk », a écrit sur les réseaux sociaux le gouverneur ukrainien de la région orientale, appelant une nouvelle fois les habitants à partir.
Dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie, trois personnes ont également été tuées et dix blessées, dont des secouristes, à Volnovakha, dans l’est, par une frappe de missile ukrainien HIMARS, ont annoncé les autorités locales, citées par les agences de presse russes.
Sept autres personnes ont été blessées dans un bombardement ukrainien à Pervomaïsk, dans la région voisine de Lougansk, presque entièrement sous contrôle russe, ont annoncé les autorités locales sur Telegram.
Depuis des mois, les troupes russes progressent dans l’est de l’Ukraine sans réaliser de percée majeure. Cette semaine, elles ont pris le contrôle d’un quartier de la ville stratégique de Chassiv Yar.
La tendance
L’Ukraine a reçu le troisième système de défense aérienne Patriot promis par l’Allemagne en avril pour l’aider à faire face aux bombardements russes, a annoncé vendredi l’ambassade d’Allemagne. Kiev réclame de toute urgence de nouveaux systèmes de défense aérienne modernes comme le Patriot à ses alliés occidentaux pour se protéger des frappes russes, qui ont ciblé ces derniers mois de nombreuses centrales électriques et aérodromes militaires.
« Le troisième système de défense antiaérienne Patriot de l’Allemagne est déjà arrivé en Ukraine. Il renforcera la protection de la population et des infrastructures du pays », a déclaré Martin Jaeger, l’ambassadeur d’Allemagne à Kiev, sur son compte X. « L’équipe ukrainienne (qui utilisera ce) système a suivi avec succès une formation appropriée en Allemagne au cours des derniers mois », a-t-il ajouté.
L’Allemagne a annoncé début avril son intention de fournir une batterie Patriot supplémentaire à l’Ukraine, après les deux autres qu’elle avait déjà envoyées. Ces systèmes avancés sont notamment capables d’abattre des missiles hypersoniques russes.