La Renault 5 E-Tech électrique pourrait être vendue moins cher avec une batterie LFP
La technologie des batteries LFP (lithium-fer-phosphate) présente plusieurs avantages par rapport aux cellules lithium-ion traditionnelles de type NMC (nickel-manganèse-cobalt), à commencer par des coûts de production inférieurs. En 2023, les cellules LFP coûtent en moyenne 32% moins cher à produire que les cellules NMC, pour la même quantité d’énergie (source : BloombergNEF).
Mais, parce qu’il y a un mais, les batteries LFP ont une densité énergétique inférieure à celle des NMC. A capacité égale, les batteries LFP sont donc plus grosses et plus lourdes. C’est pourquoi on les retrouve souvent sur des versions « petite batterie » d’entrée de gamme, dont la densité énergétique n’a pas besoin d’être aussi élevée.
En 2021, Renault aurait envisagé d’utiliser des cellules LFP pour sa R5 électrique, mais leur très faible densité énergétique a poussé le constructeur à utiliser des batteries NMC. « (Technologie) Le LFP pose problème dans les petites voitures d’environ 3,95 m de long et il est difficile de faire rentrer 50 kWh dans une telle voiture ; il faut plus d’espace, c’est pourquoi nous nous en tenons à la technologie NMC »expliquait en 2021 Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie du groupe Renault, à Télégraphe.
Même avec sa batterie d’entrée de gamme, la Renault 5 E-Tech présentée début 2024 utilise des cellules NMC. C’est cependant cette version qui serait la mieux adaptée pour recevoir une batterie LFP. Ses « seulement » 40 kWh de capacité utile peuvent être atteints avec la plus faible densité énergétique de cette technologie. Comme celle des batteries NMC, la densité énergétique des batteries LFP a fait des progrès significatifs ces dernières années. A peine plus grande que la R5, la Citroën ë-C3 utilise des batteries LFP pour 44 kWh de capacité totale (sa capacité utile est donc légèrement inférieure).
Des batteries LFP pour le R5 dès fin 2025 ?
Mais Renault pourrait enfin adopter la technologie LFP. Ainsi, selon Les échos, « le constructeur français s’apprête à annoncer un ou plusieurs contrats importants pour compléter son offre avec des batteries moins puissantes mais moins chères ». Il s’agirait de batteries LFP fournies par des producteurs coréens, alors que les cellules NMC du R5 sont signées Envision AESC. Le partenaire sino-japonais de Renault produira les batteries NMC de la R5 en France, à Douai, à partir de 2025.
Si cette information se confirme, Renault pourrait recevoir ses premières batteries LFP fin 2025, selon Les échos. Reste à savoir si le constructeur choisira de remplacer la batterie NMC de sa R5 d’entrée de gamme, qui dispose d’une autonomie de 300 km. On imagine mal Renault lancer une version avec une batterie plus petite, qui serait pénalisée par son autonomie. L’utilisation de batteries LFP pourrait cependant faire baisser le prix d’entrée de gamme du R5, promis autour de 25 000 € lors de son lancement cette année, avec des cellules NMC donc. D’autres modèles électriques de la gamme pourraient également bénéficier de cette technologie de batterie.