« Les gens qui vivent ici depuis longtemps connaissent la montée des eaux… Jusqu’à 5,50 mètres, il n’y a pas de difficultés particulières pour la ville »a lancé, dimanche 31 mars, Jean-Luc Dupont, maire (Les Républicains) de Chinon (Indre-et-Loire), dans l’attente d’une crue annoncée par Vigicrue et qui se faisait attendre.
Par précaution, dès samedi, on procédait toujours à l’évacuation des 77 résidents de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de l’Île-Bouchard, à une quinzaine de kilomètres en amont.
Lundi, dès 3 heures du matin, le niveau de la Vienne a atteint 5,45 mètres de hauteur à Chinon, soit six centimètres de plus qu’en mars 2007. Le camping municipal s’est retrouvé noyé, le terrain de rugby du stade Raymond-Bourdon, près du quai de l’Ile- Sonnante aussi. Relié au centre-ville par un pont routier aux arches chatouillées par l’eau, le faubourg Saint-Jacques a mobilisé pompiers et policiers municipaux pour exfiltrer plus de 200 habitants vers deux centres d’hébergement d’urgence.
Dimanche, à Nouâtre (Indre-et-Loire), 27 kilomètres en amont, on parlait d’une crue centennale. Ce jour-là, le niveau de la Vienne est passé de moins de 3 mètres samedi à 9,06 mètres, dépassant le niveau de 8,62 mètres qui avait été atteint le 8 janvier 1982.
L’eau jusqu’au ventre, son maire, Laurent Augras, arpentait les rues en cuissardes pour convaincre les personnes âgées réticentes de repartir par le bateau-pompe. L’épicerie et la boulangerie ont pris l’eau. Des militaires de la base militaire, située à l’écart de la ville, sont venus amener une camionnette et des caisses en bois pour stocker les marchandises extraites des caves à la dernière minute. Et quatre familles touchées ont même pris place dans leurs appartements.
« La vitesse de montée des eaux est impressionnante »
Sur l’autre rive, à Marcilly-sur-Vienne, se trouve le Camping de la Motte, propriété de la communauté de communes Touraine-Val de Vienne. Tony Lombardy, son gérant, a vu les eaux limoneuses envahir dimanche la soixantaine d’emplacements et leurs bornes électriques, puis pénétrer dans les trois mobil-homes, à la veille de la réouverture saisonnière officielle. « La préfecture nous avait envoyé une alerte rouge par SMS mais aucun chiffre ne permet de se rendre compte de l’ampleur de la crue à venir. C’est grâce au maire, lorsqu’il est venu nous parler, que nous avons vraiment réalisé », témoigne-t-il. Cependant, il pleuvait sans arrêt depuis un mois. « Mais que du jour au lendemain, on nous annonce une crue de 9 mètres, c’est étrange. Par ici, certains se demandent s’il y a eu un lâcher de barrage. »
Il vous reste 60,31% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.