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La réforme de l’assurance chômage dans la dernière ligne droite

Du sucré avant du salé. Ce scénario aurait dû avoir lieu la semaine dernière avec, d’abord, des annonces sur la lutte contre les accidents du travail avant, jeudi, la présentation de la nouvelle réforme de l’assurance chômage, quitte à provoquer un regain de tensions avec les partenaires sociaux que le ministre de Les travaillistes, Catherine Vautrin, avaient prévu de se réunir plus tard.

Attaque du fourgon de la prison, crise en Nouvelle-Calédonie… L’actualité contraint l’exécutif à revoir son calendrier, mais elle ne le fait pas dévier de son cap. Ni d’ailleurs que le risque de voir Raphaël Glucksmann dépasser Valérie Hayer aux élections européennes. Sauf aggravation de la crise en Nouvelle-Calédonie, la présentation de la nouvelle réforme de l’assurance chômage est imminente, probablement la semaine prochaine.

Au plus tard le 31 mai

Ce vendredi Catherine Vautrin aura fini de recevoir les syndicats de salariés en bilatéral. Il lui faudra notamment encore voir le Medef et la CPME, attendus le 28 mai rue de Grenelle. «Il vaudrait mieux que les annonces soient faites après coup», estime le côté patronal.

Le gouvernement a un impératif : le Conseil d’État doit disposer d’un délai d’un mois pour examiner son projet de décret et émettre un avis avant qu’il puisse être signé et publié. Le précédent décret de carence s’applique jusqu’au 30 juin, il doit donc envoyer son texte au plus tard le 31 mai, de source gouvernementale, même si selon un conseiller d’Etat, « le délai peut être négocié ».

Consultation formelle pure

La concertation qui débute ce mercredi au ministère du Travail avec les trois principales responsables syndicales, Marylise Léon (CFDT), Sophie Binet (CGT) et Frédéric Souillot (FO) apparaît purement formelle. Mais le projet de réforme n’est pas encore complètement achevé. Les arbitrages finaux sont attendus ce mardi, où Emmanuel Macron rencontrera Catherine Vautrin, puis Gabriel Attal lors de leur traditionnel tête-à-tête hebdomadaire.

Parmi les points déjà acquis, il y a le durcissement des conditions d’octroi du droit à l’indemnisation du chômage. Actuellement, pour bénéficier des allocations de chômage, il faut avoir travaillé au moins six mois au cours des 24 derniers mois. Dans la plupart des pays européens, les exigences sont plus strictes, dit-on au gouvernement (par exemple, en Allemagne, le délai est de 12 mois).

Plus d’un chômeur sur dix impacté

Selon nos informations, l’exécutif envisage de porter le minimum d’activité ouvrant droit à l’indemnisation du chômage à 8 mois d’activité salariée au cours des 20 derniers mois. L’impact financier d’une telle mesure reste à quantifier mais les travaux de l’Unédic montrent que la mesure envisagée par l’exécutif touchera plus d’un chômeur sur dix et que les économies produites par la réforme devraient se chiffrer en milliards d’euros. euros en année pleine.

Un point reste cependant à trancher : faut-il ramener dans la profession les paramètres de contracyclicité introduits par la réforme de 2023 qui conduit à réduire la durée d’indemnisation lorsque le taux de chômage baisse et à l’allonger dans le cas contraire ? ? Y toucher aurait à tout le moins un avantage politique : manifester la volonté de l’affiner face à ceux qui, dans la majorité, voient dans la réforme en préparation un détricotage de celle menée par Elisabeth Borne l’an dernier.

Affiner la réforme précédente

Une réduction de 25 % de la durée potentielle d’indemnisation est actuellement prévue lorsque, pendant trois trimestres consécutifs, le taux de chômage reste inférieur à 9 % et ne connaît pas une variation trimestrielle supérieure à 0,8 point de pourcentage (et une augmentation de 25 % du même maximum durée de compensation lorsque le mouvement est inversé).

Création d’un nouveau seuil en plus de 9%, prenant en compte deux trimestres consécutifs d’amélioration ou de détérioration au lieu de trois, réexamen de l’ampleur de la variation de la durée d’indemnisation afin de limiter les sorties brutales du régime sont autant d’éléments paramètres sur la table.

Alors que les derniers arbitrages sont attendus, ce sont les syndicats qui tiendront le dessus ce mardi. Leurs dirigeants se réuniront à l’Assemblée nationale pour soutenir le groupe parlementaire Liot qui doit présenter un projet de loi visant à les remettre au centre de la gestion de l’assurance chômage. Tout un symbole.

Cammile Bussière

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