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La réalisatrice Yevgenia Berkovitch et la dramaturge Svetlana Petriychuk condamnées à six ans de prison pour leur pièce

Depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine en février 2022, la répression frappe toutes les voix dissidentes. La purge s’abat aussi sur les milieux culturels, sommés de se plier au discours patriotique et militariste du Kremlin.

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La réalisatrice russe Yevgenia Berkovich (à droite) et sa collègue dramaturge Svetlana Petriychuk sont dans le box des accusés lors de l'annonce du verdict à Moscou, le 8 juillet 2024. (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

La France dénoncée mardi « avec la plus grande vigueur la dérive répressive du régime russe »Au lendemain de la condamnation de deux artistes de théâtre russes à six ans de prison, le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir dans un communiqué « salue le courage des voix libres qui se sont élevées en faveur des artistes et se tient aux côtés de tous ceux qui poursuivent leur combat pour leurs droits et leurs libertés en Russie, au péril de leur liberté et parfois de leur vie. »

Evgenia Berkovitch et Svetlana Petriychuk ont ​​été condamnées lundi 8 juillet à six ans de prison pour une pièce de théâtre, nouvelle illustration du climat de répression qui sévit en Russie. Le juge moscovite qui a annoncé leur peine a suivi la demande du procureur jeudi dernier.

Bien connues dans les milieux théâtraux russes, la metteuse en scène Evgenia Berkovitch, 39 ans, et la dramaturge Svetlana Petriïtchouk, 44 ans, emprisonnées depuis mai 2023, étaient accusées de :« apologie du terrorisme » pour une pièce montée en 2020. La pièce, Finist, le faucon clairraconte l’histoire de femmes russes recrutées en ligne par des islamistes en Syrie et allant les rejoindre pour les épouser.

Les deux femmes ont toujours clamé leur innocence. « Dans cette pièce, il n’y a aucune justification au terrorisme »Svetlana Petriïtchouk a déclaré au tribunal en mai dernier, pour qui l’objectif était au contraire « pour attirer l’attention et faire la lumière sur ce problème. »

« Aujourd’hui, c’était un procès illégal et injuste, au cours duquel le juge s’est mérité la réputation d’un héros. Ces femmes sont absolument innocentes », a-t-il ajouté. « C’est une affaire très sérieuse », a déclaré Ksenia Karpinskaïa, l’avocate d’Evguenia Berkovitch, à sa sortie de la salle d’audience. Elle a été applaudie par ceux qui étaient venus soutenir les deux femmes. L’avocate s’était rendue au tribunal habillée en noir : la condamnation de sa cliente ne faisait aucun doute, dans un contexte de répression tous azimuts en Russie.

Juste avant l’annonce du verdict, Evguenia Berkovitch, en chemise blanche, se tenait souriante dans la cage de verre réservée aux accusés, essayant de faire le signe de la victoire avec ses mains menottées.

Plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal pour attendre le verdict. Beaucoup se connaissaient et se prenaient dans les bras. Parmi elles se trouvait le rédacteur en chef de Novaya Gazeta, Dmitry Muratov, co-lauréat du prix Nobel de la paix 2021, désormais affublé de la tristement célèbre étiquette de « journaliste ».« agent étranger ».

Avant son arrestation, Evguenia Berkovitch s’était publiquement prononcée contre l’offensive en Ukraine. Beaucoup ont lié son arrestation à cette prise de position. C’est le cas de l’organisation Human Rights Watch, qui a dénoncé « Des accusations totalement absurdes, dans le cadre d’un procès inéquitable qui constituent des représailles flagrantes » contre Evguenia Berkovitch pour ses critiques de l’offensive russe en Ukraine.

Mi-juin, le tribunal a ordonné que le procès, qui avait débuté le 20 mai, se poursuive à huis clos. L’accusation a affirmé que des témoins avaient reçu des commentaires menaçants sur les réseaux sociaux. Les accusés et leurs avocats se sont opposés, sans succès, à ce que le procès se déroule à huis clos.

A sa sortie, Finist, le faucon clair avait été saluée par la critique et le public. Elle avait été récompensée en 2022 par deux Masques d’Or, la récompense la plus prestigieuse du théâtre russe.

Le réalisateur russe Kirill Serebrennikov, qui fut le professeur d’Evgenia Berkovitch et vit en exil principalement en Allemagne, a à plusieurs reprises soutenu publiquement les deux artistes et appelé à leur libération, notamment lors du dernier Festival de Cannes.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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