Cet Olympico était assurément très attendu. S’il se passe toujours quelque chose ces dernières années lors des rencontres entre l’OM et l’OL, la rencontre du 22 septembre n’a pas manqué la cible. Dans un Groupama Stadium furieux, tous les ingrédients étaient réunis. Dès la cinquième minute de jeu, Marseille était réduit à dix après l’expulsion logique de Leonardo Balerdi. Face à des décisions arbitrales à son encontre et qui ont provoqué l’ire de Medhi Benatia, l’OM a également vu Alexandre Lacazette rater un penalty en fin de première période. Autant d’éléments qui ont insufflé un sentiment de révolte dans les rangs marseillais et laissé la porte ouverte aux visiteurs. Et face à des Gones mous et fragiles défensivement, l’OM n’a rien loupé.
Les joueurs de l’OL ont honte
Les hommes de Roberto De Zerbi se sont échauffés et ont égalisé avant de prendre l’avantage à vingt minutes de la fin. Et malgré l’égalisation de Rayan Cherki à deux minutes de la fin, les coéquipiers de Jonathan Rowe ont arraché la victoire grâce à un superbe but de l’Anglais. Un scénario cruel qui va forcément mettre l’OL face à ses responsabilités dans un match qu’il aurait dû gagner un milliard de fois. A l’issue de la rencontre, les Gones étaient abattus. S’il n’est jamais bon de perdre face à un adversaire dans un match tant attendu, perdre dans ces conditions ne peut que faire jaser.
Rechargé, Rayan Cherki a lancé un coup de gueule au micro de DAZN : « C’est dommage, ils sont réduits à 10 depuis la 5e minute, ça fait des années qu’on mène ici et on ne fait que reculer. Tout le temps, encore. Le match passe, on a 3500 occasions. Malgré ça, on ne fait que reculer. C’est toujours comme ça, si on veut être une grande équipe, quand on mène, on va devoir enterrer les équipes qui viennent jouer ici. Quand on mène, il faut apprendre à marquer un, deux, trois, quatre, cinq. Aujourd’hui, il n’y avait rien pour eux et au final, ils repartent avec les 3 points et ils se la pètent et nous repartons avec 0 point. On ne fait que reculer quand on voit toutes nos occasions, normalement ça devrait se terminer à 3-4-5 zéro. Il faut travailler. Le seul point positif, c’est qu’on a su se créer des occasions. Il faut enterrer les adversaires qui viennent ici.»
Du côté d’Ainsley Maitland-Niles, l’amertume est également présente. En zone mixte, l’Anglais s’est montré abattu et a expliqué qu’une réévaluation était nécessaire pour se remettre sur pied : « Il n’y a rien à dire après ce match. On est dévastés. On ne méritait pas ça. C’est très difficile à avaler. On se sentait trop à l’aise parce qu’on contrôlait le match. Dans ce genre de match, on ne peut pas faire ça quel que soit le nombre de joueurs car il y a tellement de qualité. Cela nous a coûté le match. On devait essayer d’être le plus compétitif possible, d’aller en profondeur. Ils nous ont rendu le match difficile. On doit se remettre les idées en place, se remettre les corps… Il y a un match en Ligue Europa, on doit chercher les trois points et on doit se projeter sur les prochains.»
Jordan Veretout et Pierre Sage admettent leurs erreurs
Avec Jordan Veretout, c’est la même histoire. Toujours à l’OM au début du mois, le milieu de terrain de 31 ans a concédé une défaite plus que frustrante face à son ancien club. En zone mixte, l’international français a exprimé sa frustration et expliqué que son équipe était l’auteur d’une faute professionnelle : «Je suis déçu et frustré, en colère parce qu’on n’a pas le droit de perdre ce match. Quand on joue à onze contre dix pendant tout le match, quand on a la possibilité de mener, il faut savoir tuer le match. C’est dur, parce que je pense qu’en deuxième mi-temps, ils sont entrés trois fois dans notre camp et ont marqué trois buts. Donc c’est une défaite qui fait mal. C’est une faute professionnelle ce soir. Il a manqué un peu de tout. Quand on ne peut pas tuer le match, il faut savoir le sécuriser aussi. On sait qu’ils jouent en contre-attaque, c’est tout ce qu’ils avaient ce soir pour essayer de nous contrer. On a laissé les espaces et ils ont su en profiter. Ce soir, on l’a payé cash. Oui, c’est une faute professionnelle. Comme je l’ai dit, on est l’Olympique Lyonnais, on mène 1-0 à onze contre dix à domicile, il faut savoir garder le ballon, le faire circuler. Il faut être capable de les laisser venir vers nous et ensuite les contrer. Nous sommes entrés dans l’entonnoir et à la fin, nous avons pris des contre-attaques et c’est ce qui a fait mal ce soir.»
Evidemment, ce nouveau revers face à un concurrent direct va fragiliser Pierre Sage. Déjà pointé du doigt pour certains choix tactiques depuis le début de la saison, l’entraîneur rhodanien était attendu pour fournir des explications sur l’échec collectif de son groupe. Et comme beaucoup, le tacticien de 45 ans a vu le ciel lui tomber sur la tête ce dimanche : « C’est incroyable. On a laissé vivre notre adversaire. On avait un net avantage de plus d’un but. Ils ont gardé espoir et y ont cru jusqu’au bout. Ils ont capitalisé sur toutes leurs occasions et ont su être réalistes. On a eu 7 occasions franches rien qu’en deuxième mi-temps. La honte ? Ce n’est pas vraiment un sentiment de honte. Je n’ai aucune raison d’en vouloir aux joueurs. On a laissé espoir à notre adversaire, c’est notre plus grosse erreur. On a encaissé un troisième but qui nous a fait mal. Je ne suis pas déçu d’avoir perdu, je suis déçu de ne pas avoir gagné. C’est un gros coup au moral. Il faut prendre les trois points ce soir. On les a donnés à notre adversaire. Le scénario est fou, j’insiste là-dessus, car si on transforme en première mi-temps, on prend l’avantage pour le reste du match. On n’a pas su faire et on l’a payé cash. » Les têtes pensantes lyonnaises vont vite devoir se remettre dans le coup car jeudi, dans un Groupama Stadium qui sera bien plus exigeant, les Gones recevront l’Olympiakos pour lancer leur aventure en Ligue Europa.
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