Sadia a découvert le crâne d’Émile le 30 mars alors qu’elle se promenait sur un sentier à moins de deux kilomètres du Vernet. Ella raconte à La Provence comment elle a réagi et décidé de récupérer l’os.
Plus de cinq mois après avoir découvert le crâne d’Émile non loin du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence, Sadia s’est exprimée dans les colonnes de La Provence pour raconter sa « journée éprouvante ». de Vernet jouit désormais, comme tous les habitants du quartier, d’une vie tranquille loin des caméras qui ont suivi chaque étape de l’enquête sur la disparition du petit garçon.
« Ma vie n’a pas basculé (…) Je n’ai pas été dans un tourbillon. D’autres personnes l’ont été, oui. Celles qui parlent pour le plaisir et qui n’arrêtent pas de répandre des rumeurs. Ma vie n’a pas changé », assure Sadia.
Le 30 mars, la randonneuse, habituée des sentiers de la région, découvre un os. Sadia ne sait pas encore à qui appartient ce crâne, mais cela fait déjà près de huit mois que Le Vernet a vu disparaître Émile, deux ans et demi. Elle fait rapidement le lien. « Ça te tombe dessus… », pense-t-elle alors.
« Je savais que c’était lui. C’était tout petit. Et puis, vu la surface, on ne pouvait pas se leurrer. J’étais persuadée que c’était le crâne de cet enfant », a-t-elle assuré à La Provence.
Sadia est rapidement choquée, figée, puis tente de se calmer pour prendre une décision. Le crâne est au milieu du sentier et bien visible, « comme si quelqu’un voulait me le montrer », mais la pluie et le vent font rage et la randonneuse n’a pas de téléphone portable avec elle. « J’ai pensé que c’était bien de devoir ramasser ce petit crâne. »
Une décision qu’elle maintient encore aujourd’hui, malgré les nombreuses questions des personnes qui ont appris comment le crâne a été retrouvé. Sadia était encore très « nerveuse » au moment de prélever l’os. « C’était la première fois que je transportais un crâne. Il était très léger », se souvient-elle pour La Provence.
Elle place l’os dans un sac en plastique qu’elle avait enroulé autour de ses pieds dans ses chaussures pour se tenir chaud pendant qu’elle marchait. Après avoir soigneusement récupéré le crâne, Sadia rentre chez elle et appelle la police à Seyne-les-Alpes.
Elle a expliqué à La Provence qu’ils étaient venus récupérer le sac contenant l’os à quelques centaines de mètres de chez elle pour « éviter les ragots ».
Près de cinq mois plus tard, l’esprit apaisé, Sadia estime toujours avoir agi de la bonne manière et n’écoute pas les critiques. « Tant que vous n’avez pas vécu une telle expérience, vous ne devez rien émettre. »
« J’étais seul. J’ai donc agi selon ma conscience, point final. »
L’analyse des effets personnels et des ossements d’Emile est toujours en cours, mais Sadia refuse de « répandre des rumeurs » en énumérant des hypothèses.
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