la raison pour laquelle le gouvernement ne s’oppose pas au projet américain
Le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé vendredi dernier vouloir céder 50 % du contrôle de sa filiale de produits de gré à gré, dont fait partie Doliprane, au fonds d’investissement américain CD&R.
La nouvelle fit l’effet d’un petit tremblement de terre. Vendredi 11 octobre, le groupe pharmaceutique français Sanofi a révélé son intention de céder pas moins de 50 % du contrôle de sa filiale de produits de gré à gré, baptisée Orpella, au fonds d’investissement américain CD&R. Une annonce qui n’est pas passée inaperçue, car jusqu’il y a peu, après la pandémie de Covid-19, le Doliprane – qui est produit par Opella – avait été érigé en symbole de souveraineté sanitaire.
Mais ce lundi 14 octobre, Emmanuel Macron lui-même s’est montré rassurant. « Nous nous sommes battus pour que le Doliprane soit reproduit en France et que nous reproduisions des molécules et des médicaments qui sont essentiels », a rappelé, en marge du Mondial de l’Automobile de Paris, le chef de l’Etat, dont Le monde fait écho à cela, ajoutant : « Et puis il y a la propriété capitaliste. Et là, le gouvernement dispose des instruments pour garantir que la France soit protégée.»
Un accord et plusieurs engagements
Au chevet des salariés en grève de l’usine Sanofi de Lisieux, dans le Calvados, ce lundi, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, qui était accompagné pour l’occasion du ministre délégué chargé de l’Industrie, Marc Ferracci, s’est voulu optimiste. sur le résultat de cette éventuelle vente. Il a indiqué que lors des « discussions avec Sanofi et Opella », qui ont été entamées, il aurait été clairement question de « conditions qui seraient indispensables et d’un accord formalisé ».
Et d’insister : « Ces garanties doivent être respectées et nous veillerons à ce qu’elles le soient en mobilisant tous les outils législatifs et réglementaires à notre disposition, y compris des pénalités et des sanctions en cas de non-respect de l’accord ». Si aucun détail concernant d’éventuelles sanctions n’a été fourni, plusieurs conditions majeures seraient posées pour cet achat. Parmi eux : le maintien en France du siège social et des centres de décision d’Opella, mais aussi d’une certaine production visant à approvisionner le marché français, des emplois ainsi que la préservation de « l’écosystème des sous-traitants » et la poursuite des objectifs de délocalisation de Doliprane en France. La recherche et le développement sont également évoqués.
De son côté, Sanofi défend une vente qui permettrait « la création d’un nouveau champion mondial, le seul basé en France, dans le secteur de la santé grand public », et assure que le fonds d’investissement américain serait capable de « fournir une solidité et une solidité suffisantes ». des garanties financières pour maintenir et développer les activités d’Opella en France et dans le monde. Sanofi insiste également sur son intention de rester « associé ». « Nous conservons 50 % du capital. Ce n’est pas une vente sèche », défend-il alors que les syndicats et une partie de la classe politique française ne voient pas d’un très bon oeil cette scission.