« La question se pose de savoir si le Premier ministre est M. Retailleau ou M. Barnier », gronde Manuel Bompard
L’Insoumis accuse Bruno Retailleau de faire des propositions sur l’immigration qui ne figuraient pas dans la déclaration de politique générale du Premier ministre.
Révision de l’aide médicale de l’État (AME), régularisations « goutte à goutte »restriction de l’octroi de visas pour les pays non coopératifs… Dans une interview accordée ce jeudi à parisien Bruno Retailleau a dévoilé les projets qu’il compte entreprendre en matière d’immigration lors de son bail à la Place Beauvau. Depuis sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur, l’ancien sénateur Les Républicains (LR) a multiplié les apparitions médiatiques pour dérouler ses propositions en matière d’immigration et de sécurité. Quitte à marcher sur les frontières du garde des Sceaux, Didier Migaud, avec qui les premiers désaccords sont déjà apparus. Même sur ceux du Premier ministre, estime même Manuel Bompard.
« Depuis l’installation de ce gouvernement, il y a une question qui se pose. Il s’agit de savoir si le Premier ministre est M. Retailleau ou M. Barnier.»s’est moqué le coordinateur de La France insoumise (LFI) ce jeudi matin sur LCI. « M. Barnier fait un discours de politique générale dans lequel les mesures dont vous parlez ne sont pas évoquées et M. Retailleau vient une semaine plus tard proposer d’autres mesures.a affirmé l’Insoumis aux journalistes qui l’ont interrogé.
« Désaccord radical »
En réalité, plusieurs des mesures proposées par Bruno Retailleau ont également été évoquées par Michel Barnier lors de son discours inaugural aux députés, le 1euh en octobre dernier. Comme son ministre de l’Intérieur, le chef du gouvernement souhaite « faciliter la prolongation exceptionnelle de la détention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux remplir les obligations de quitter le territoire français ». Mais aussi restreindre « octroi de visas » pour les pays qui refusent de délivrer les laissez-passer nécessaires à l’expulsion de leurs ressortissants.
Manuel Bompard a également souligné son « désaccord radical » aux ambitions du ministre de l’Intérieur, notamment sur la révision de l’AME et sur la régularisation des étrangers sans papiers. « Le fait (…) d’attaquer l’AME est une mesure qui est absurde, inefficace d’un point de vue économique »» argumentaient les Insoumis. Et pour prédire « une grave bêtise » si Bruno Retailleau réduisait le nombre de régularisations de travailleurs sans papiers. « (Ils) contribuent à la solidarité nationale, ils paient des cotisations, il faut les régulariser, on a besoin d’eux », il s’est défendu.