NouvellesNouvelles locales

la prudence relative des politiques


Certains ont pointé du doigt « l’ultra-gauche » après la révélation d’actes de sabotage sur les lignes TGV vendredi. Mais l’immense majorité de la classe politique s’est contentée d’exprimer son indignation sans accuser personne.

Publié


Temps de lecture : 3 min

TGV à l'arrêt en gare Montparnasse, vendredi 26 juillet 2024. (THIBAUD MORITZ / AFP)

L’«attaque massive» contre la SNCF serait-elle le symptôme d’une colère qui ne s’apaiserait pas? Vendredi 26 juillet, en tout cas, la plupart des responsables politiques restaient sur leurs gardes. Et pourtant, dès 10 heures du matin, quelques heures après la révélation de ces sabotages, des sources sécuritaires évoquaient déjà la piste «ultra-gauche» en raison, selon ces sources, du modus operandi de l’attaque d’un réseau de transport de manière aussi coordonnée.

Sur X, ex-Twitter, Marine Le Pen a rapidement réagi en évoquant « méthodes de fonctionnement courantes du mouvement d’extrême gauche », appelant même l’État à y mettre un terme « cette clémence qui encourage les hordes de saboteurs. » Eric Ciotti, le chef de file des Républicains allié au RN aux dernières législatives, a partagé un article de presse titré sur cette piste d’ultra-gauche et a exigé que les auteurs soient punis.

Mais à la mi-journée, Gabriel Attal, le Premier ministre, a dit stop, prudence : laissez l’enquête se dérouler. Et dans la foulée, l’immense majorité de la classe politique s’est contentée de s’indigner sans accuser personne. Le communiste Fabien Roussel, l’écologiste Cyrielle Chatelain, d’anciens ministres des Transports, de centre-droit comme Dominique Bussereau ou de l’ancienne majorité comme Clément Beaune, pour qui « C’est la France que nous attaquons. »

Pourquoi cette grande prudence ? Certains ont sans doute repensé à l’affaire de Tarnac en 2008 : le sabotage de quatre lignes de TGV. L’extrême gauche avait été immédiatement accusée à tort, et Julien Coupat et ses amis avaient été raflés par 150 policiers dans ce village de Tarnac, en Corrèze, comme s’il fallait, à l’époque, avoir les résultats à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le tout nouveau grand service de sécurité intérieure qui venait d’être créé. Après neuf ans de procédure judiciaire, il y a eu finalement un acquittement général.

Dans le contexte post-dissolution, avec la gauche de la gauche perçue comme un moyen de dissuasion aussi puissant que la droite de la droite par une majorité de l’opinion publique, l’urgence était clairement de ne stigmatiser personne. Que ce soit impulsé de l’intérieur ou de l’étranger, les cheminots avec lesquels nous avons pu parler ont été, en tout cas, bluffés par le travail professionnel. Des gens très informés qui ont agi au bon moment pour ne faire aucune victime, c’est-à-dire juste avant le passage du train qui contrôle les voies, mais avec un maximum de désagréments. Et en Mondovision.

Dominique Bussereau, ancien ministre des Transports, se souvient des lieux d’action : des axes routiers majeurs qui mènent tous à Paris. Ce seraient donc les Jeux qui étaient visés. Comme si cette journée de célébrations olympiques ne devait pas faire oublier la colère exprimée dans les urnes trois fois en un mois, ni les 122 millions d’euros dépensés pour la cérémonie d’ouverture, aussi époustouflante fût-elle. Les Jeux ne peuvent pas tout résoudre. C’est ce que Tony Estanguet a plutôt habilement rappelé dans son discours de vendredi soir. Il sait qu’une trêve olympique n’est jamais éternelle.

francetvinfo

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page