La plupart des habitants ont tenté sans succès d’être reconnus comme mineurs sans papiers à leur arrivée en France, et sont désormais confrontés à des procédures judiciaires en cours qui seraient encore compliquées par toute relocalisation, ont déclaré aux journalistes des représentants d’associations sur place.
L’évacuation de mardi s’inscrivait dans le cadre d’un programme de relocalisation plus large mis en place par l’État français en avril 2023 et qui devrait s’étendre jusqu’à fin 2024. Bien que cette période coïncide avec la préparation des JO, le gouvernement français a catégoriquement nié tout lien de causalité : « Compte tenu de la saturation de l’hébergement en Île-de-France, tout le monde ne trouve pas de solution. Et c’est pourquoi, sans aucun lien avec les Jeux Olympiques, le gouvernement a mis en place une politique de décongestion », a déclaré en mars le ministre du Logement Guillaume Kasbarian aux parlementaires français.
Plus de 80 organisations françaises à but non lucratif travaillant avec la population sans logement et sans papiers de Paris se sont rassemblées dans le collectif dit des Revers de la médaille, appelant à ce que les Jeux d’été de Paris 2024 laissent « un héritage social positif » et dénonçant le « nettoyage social en cours » à l’approche de l’événement mondial.
« Nous pouvons accorder (au gouvernement) le bénéfice du doute, même si le timing est un peu suspect », a déclaré Antoine de Clerck, porte-parole du Revers de la médaille, à propos des événements qui se dérouleront à l’approche des Jeux.
« Ce qui est évident, c’est que la politique a changé », a ajouté de Clerck. « Avant, ceux qui n’avaient aucun lien avec la région parisienne se voyaient proposer une relocalisation ; ceux qui travaillaient ou suivaient des traitements médicaux se sont vu proposer des solutions locales. Désormais, le seul choix est de déménager ou de rester à la rue.
Mardi, seuls deux habitants du camp ont choisi de s’installer à Angers ; les autres sont restés à Paris sans solution de logement immédiate.