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La production de Boeing menacée : ses machinistes se mettent en grève : Actualités

Plusieurs dizaines de milliers de salariés de Boeing sont appelés à se prononcer mercredi après-midi, lors d’un rassemblement organisé dans une immense enceinte sportive de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) par le syndicat des machinistes, sur le principe d’une grève en cas d’échec des négociations salariales.

« Que pouvez-vous faire pour obtenir une bonne convention collective ? Participez au vote du 17 juillet sur les sanctions contre les grèves », exhorte la section de Seattle du syndicat International Machinists and Aerospace Workers (IAM).

Elle représente près de 32 000 membres dans la région, dont quelque 30 000 salariés de Boeing, notamment dans les usines d’assemblage du 737 à Renton et du 777 à Everett. En cas de grève, elles resteront gelées.

Boeing et IAM-District 751 ont entamé le 8 mars des négociations pour élaborer une nouvelle convention collective qui remplacera l’accord vieux de seize ans qui expire à minuit le 12 septembre.

« Nous restons optimistes quant à notre capacité à trouver un équilibre entre les besoins de nos salariés et les réalités commerciales auxquelles le groupe est confronté », a déclaré Boeing à l’AFP.

Le syndicat réclame une augmentation salariale « substantielle » d’au moins 40% sur trois ans, ainsi que de meilleurs avantages sociaux (assurance maladie, retraite, coût de la vie…) et la sécurité de l’emploi, expliquait récemment à l’AFP Jon Holden, président de cette branche.

Les salaires « stagnent depuis huit ans », avec seulement quatre augmentations de 1% sur cette période malgré une « inflation massive ».

Le PDG de Boeing, Dave Calhoun, a assuré le 16 juin à une commission d’enquête du Sénat que les membres du syndicat IAM « obtiendraient certainement une augmentation ». Sans plus de détails.

Concernant la sécurité de l’emploi, autre axe majeur des négociations, le syndicat ne bouge pas : le prochain avion – annoncé pour 2035 – doit absolument être fabriqué dans la région.

« C’est une garantie d’emploi pour les 50 prochaines années », a déclaré Holden.

Selon l’IAM, les négociations sont au point mort depuis plusieurs semaines.

– Démonstration de force –

Partie intégrante de sa stratégie, le syndicat compte sur une forte mobilisation mercredi pour montrer ses muscles à Boeing.

Il s’agit non seulement de « montrer la solidarité et le soutien » des adhérents envers leurs négociateurs mais aussi de « faire entendre (leur) voix dans le monde entier ce jour-là », explique le syndicat dans un tract.

En tout cas, ils ne passeront pas inaperçus sur l’autoroute I-90 qui traverse la ville puisqu’un cortège de près de 800 motos doit y circuler vers 10h00 (17h00 GMT).

Pour créer une caisse de résonance, le syndicat a vu les choses en grand : il a réservé le T-Mobile Park, domicile de l’équipe de baseball des Mariners de Seattle et comptant près de 48 000 places.

« Quand nous serons tous présents à cet événement important, l’usine sera silencieuse », prévient-il, anticipant les conséquences d’une grève.

Les discours devraient commencer à midi et les membres voteront à la sortie en début d’après-midi. Le résultat est attendu dans la soirée.

Le district W24, qui représente environ 1 200 employés de Boeing à Portland, dans l’Oregon, négocie également depuis le 8 mars et votera également mercredi.

La Grande Loge de l’AIM sera alors avisée – un préalable légal exigé par les statuts du syndicat – et pourra se préparer, en cas de vote « oui », à indemniser les grévistes 250 $ par semaine à compter de la troisième semaine d’arrêt de travail.

Mais un appel à la grève efficace nécessitera un second vote, une fois le délai passé.

Le syndicat tente également d’obtenir au moins un siège au conseil d’administration du groupe, qui traverse ce qui pourrait être comparé aux sept plaies d’Égypte.

Depuis plusieurs mois, le géant accumule les problèmes de production et de qualité sur ses trois avions commerciaux actuellement sur le marché (737, 787 et 777), qui ont donné lieu à de nombreuses enquêtes. De nombreuses actions sont mises en œuvre pour y remédier.

« Nous n’avons jamais demandé cela par le passé, mais il en va de notre réputation, de nos emplois, de nos moyens de subsistance », a déclaré Holden. « Nous nous soucions de cette entreprise et nous avons le droit d’avoir notre mot à dire sur certains changements. »

publié le 17 juillet à 06h08, AFP

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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