L’annonce de la décoration de Michel Sardou avec l’Ordre national du Mérite par Emmanuel Macron a provoqué une vive réaction de la part des militantes féministes. « Le président de la République (…) entend remettre au chanteur de 77 ans ses décorations de grand officier de l’Ordre national du Mérite lors d’une cérémonie prévue en juin à l’Elysée.affirmé Le nouvel Obsmardi 9 avril. Information confirmée par l’Agence France-Presse (AFP) mercredi.
C’est, selon l’entourage du chef de l’Etat,« un choix du cœur »rapports Le nouvel Obsen ajoutant que« à l’Elysée, la décision a été soutenue par un « lobby Sardou » composé de l’écrivain Jonathan Guémas, du conseiller de Brigitte Macron, Tristan Bromet, et du conseiller mémoire, Bruno Roger-Petit ». Les positions de Michel Sardou – régulièrement critiqué pour son conservatisme et accusé de véhiculer des clichés racistes et sexistes dans ses textes – ne semblent pas avoir pesé dans la balance.
« Il a su diagnostiquer, des décennies avant Michel Houellebecq, un malaise masculin dans ses textes »explique même l’entourage présidentiel à Le nouvel Obs à propos de celui qui chante, depuis 1973, son « Je veux violer des femmes » (Des villes d’une grande solitude).
«Sexisme ordinaire»
« Le patriarcat va tomber, il est déjà chancelant. Mais ils se décoreront tous d’abord. », taclé sur X Sandrine Rousseau, députée écologiste et féministe. Michel Sardou, lors de ce qu’il présentait comme sa dernière tournée, a ironiquement dédié sa chanson Je t’aimerai à Sandrine Rousseau. « La chanson qui vient risque de déconstruire Sandrine Rousseau ! »» a-t-il lancé, de manière hilarante, à son public, lors du coup d’envoi de cette tournée en octobre, en Normandie, a constaté l’AFP.
« « Je veux violer les femmes, les forcer à m’admirer. » On se rassure, c’est juste l’expression d’un malaise masculin. Et cela mérite définitivement une décoration ! », a écrit la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, citant les propos de Des villes d’une grande solitude.
» 1euh Avril, c’était il y a huit jours »a pour sa part regretté Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, relayant l’article de Nouvel Observatoire.
Michel Sardou « participe au sexisme ordinaire en validant, par sa notoriété, des phrases et des concepts totalement inaudibles aujourd’hui », a dénoncé sur BFM-TV Emmanuelle Dancourt, présidente de l’association #Metoomedia. Elle a également rappelé des propos tenus par le chanteur lors d’un concert, à l’Arena Paris la Défense, en mars : « Un jeune homme qui pose sans consentement la main d’une femme est en garde à vue directe. S’il a l’audace de vouloir mettre la main ailleurs, c’est bien Fleury-Mérogis. »